Les taux des crédits voitures se sont envolés : "L'augmentation peut sembler élevée mais en termes de montant mensuel pour le client, l'impact est limité"
Le meilleur taux était à 0,59 % en janvier. C’est aujourd’hui 1,99 %, voire bien plus dans certaines banques.
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- Publié le 22-07-2022 à 17h30
- Mis à jour le 22-07-2022 à 17h31
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La mécanique est en soi bien rodée : les banques diminuent systématiquement les taux des crédits pour l’achat d’un véhicule neuf lors du salon de l’auto, période où les constructeurs font également de gros efforts de marketing.
L’édition de janvier 2022 n’a pas failli à la tradition, même si les portes du Heysel sont restées closes en raison de la crise sanitaire. Beobank, comme à son habitude depuis quelques années, avait coiffé toute la concurrence avec un taux de 0,59 % pour toutes les motorisations, alors que le 0,60 % de BNP Paribas Fortis et de Belfius était réservé à l’achat de véhicules verts. Les taux étaient toutefois plus proches du pour cent si l’acheteur portait son dévolu sur une voiture à moteur essence ou diesel.
Depuis lors, les taux se sont envolés : c’est désormais 1,99 % chez Beobank, et de l’ordre de 2,19 % chez Belfius, de 2,59 % chez KBC-CBC et ING, de 2,70 % (crédit de 48 mois) et de 2,90 % (crédit de 60 mois) chez BNP Paribas Fortis et même de 3,25 % chez Argenta, contre 0,99 % en janvier, à chaque fois pour l’achat d’un véhicule de motorisation classique.
Les taux sont toutefois plus intéressants à l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable : c’est ainsi 2,07 % chez AXA Banque pour un crédit de maximum 60 mois (contre 2,42 % pour un moteur thermique) et 2,05 % contre 2,90 % pour un crédit de 60 mois chez BNP Paribas Fortis.
Les dernières statistiques de Febiac, la Fédération belge de l’automobile et du cycle, rappellent que peu de particuliers bénéficient en réalité de ces taux plus abordables : les moteurs essence et diesel ont en effet continué à séduire respectivement 70 % et 10 % des acheteurs d’un véhicule neuf au cours du premier semestre. Ils ont aussi été 11 % à opter pour une hybride auto-rechargeable, généralement exclue de la tarification verte des banques.
Remontée traditionnelle
En soi, cette remontée des taux n'est pas étonnante. "Nos taux sont en ligne avec le mouvement traditionnel de hausse post salon de l'auto", note Sandrine Roberti de Winghe, porte-parole chez Beobank. "Traditionnellement, une augmentation des taux est constatée sur le marché après le salon de l'auto", ajoute Pieter Kussé, porte-parole chez KBC.
La hausse des taux sur les marchés financiers a toutefois accentué le mouvement. "Les taux d'intérêt ont fortement augmenté ces derniers mois, de sorte que les taux sont plus élevés qu'à la même période de l'année dernière", poursuit Pieter Kussé. "Nous assistons à une augmentation des taux quasi constante depuis ce début d'année. Nous avons dû adapter les taux à deux reprises au cours du mois de juin pour coller à la réalité du marché", remarque Hilde Junius, porte-parole chez BNP Paribas Fortis. "Cette hausse s'est répercutée sur les conditions clients pour tous les buts de crédit", dont les crédits auto.
Bpost bank est la seule à ne pas avoir apporté la moindre modification tarifaire depuis janvier. Il est vrai que la banque proposait alors un taux non-concurrentiel de 1,99 %. Il l'est devenu à la suite du mouvement enregistré dans les autres banques. "Les taux pour les prêts à tempérament sont restés inchangés depuis plus d'un an", remarque Wouter Baelde, porte-parole.
"L'augmentation peut sembler élevée en termes de taux, mais en termes de montant mensuel pour le client, l'impact reste assez limité, étant donné les montants relativement faibles et les durées courtes pour les prêts à tempérament, contrairement aux crédits hypothécaires", relève pour sa part Lisa Pieters, porte-parole chez Axa Banque.
Pour un crédit de 20 000 euros sur 60 mois, la différence sera d’une quinzaine d’euros pour le remboursement mensuel. Cela fait toutefois un millier d’euros au bout des cinq ans. Les clients, en tout cas, ne semblent pas (encore) opter pour des périodes de remboursement plus longues pour diminuer les mensualités. Argenta et Belfius par exemple, n’ont rien remarqué. ING, par contre, a constaté une augmentation de la durée des nouveaux prêts.
Face à cette flambée, "les taux restent historiquement bas", nuance Hilde Junius. Axa évoquait un taux avantageux de 5,90 % en janvier 2008.