Les taux remontent : qui seront les perdants et les gagnants ?

Les taux d’intérêt remontent, mais qui fixe le niveau de ces taux ? Qui sont les perdants de cette forte et rapide remontée des taux d’intérêt ? Est-ce qu’il y a des gagnants ? Les explications de Bruno Wattenbergh.

Pourquoi les taux remontent-ils ? Quand les prix augmentent trop vite, il faut ralentir la chaudière économique. En gros, on augmente les taux d’intérêt pour rendre plus cher l’endettement des ménages et des entreprises. L’inverse de ce que nous avons connu depuis plus de 10 ans avec des taux très bas qui visaient à relancer la machine économique.

Le niveau des taux est fixé par la Banque Centrale Européenne. Son objectif étant de ne pas dépasser 2 % d’inflation. Et cet été, pour la première fois depuis 11 ans, la BCE a relevé ses taux directeurs, avec la plus forte hausse de son histoire. En effet, les banques empruntent une partie de leurs ressources auprès de la BCE. Ce taux directeur va déterminer le taux d’intérêt payé par les consommateurs et les entreprises.

Où en sommes-nous dans les taux aujourd’hui ? L’Euribor, c’est le taux de base auquel de nombreuses banques européennes s’octroient des prêts à court terme... qui est aussi le taux qui va affecter les prêts hypothécaires à taux variables. On se trouve aujourd’hui à près de 3 % alors que l’on était il y a 6 mois à 0,6 %.

Euribor
©D.R.

Les perdants

Pour les citoyens qui veulent investir dans un bien immobilier les taux montent. Mais cette augmentation reste largement inférieure à l’indexation des salaires, des retraites et des allocations. Mauvaise nouvelle par contre pour les ménages avec des prêts hypothécaires à taux variable. Leur remboursement va augmenter

L’État et les régions fortement endettés sont des perdants. Ils vont progressivement payer des taux d’intérêts plus élevés, sans nécessairement voir une augmentation correspondantes de leurs recettes fiscales. Elle devront donc diminuer les dépenses publiques pour couvrir l’augmentation de taux d’intérêt.

Et la dette publique dans tout ça ?

Est-ce qu’il y a des risques que notre dette publique dérape ? Oui. Grâce à des taux d'intérêt historiquement bas, on a pu ces dernières années éviter un effet boule de neige sur la dette publique belge. Les taux d’intérêt restant inférieur à l’inflation.

Aujourd’hui, la Belgique paie environ 6,9 milliards par an pour le service de sa dette. Une augmentation de taux d'intérêt d'1 % c’est 660 millions d'euros en plus.

Autre perdants, les entreprises qui se sont fortement endettées pour financer des acquisitions coûteuses.

Les épargnants, reçoivent toujours des taux d’intérêt inférieurs à l’inflation mais cette différence se réduit.

Est-ce qu’il y a des gagnants ? Les banques qui bénéficient de marges accrues du fait de taux d'intérêt en hausse et d'une production de crédits toujours forte. Avec un coût du risque qui devrait quant à lui rester raisonnable.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...