Auto: les conditions salon souvent prolongées, mais pourquoi ? Et êtes-vous toujours gagnant ?
Les clients ont besoin de plus de temps qu’auparavant pour se décider : février doit permettre aux indécis de trancher.
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Publié le 06-02-2023 à 15h22 - Mis à jour le 07-02-2023 à 11h44
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Est-ce vraiment une surprise ? Les conditions salon proposées en janvier par les uns et les autres ont été souvent prolongées en février, de quoi permettre à un marché toujours difficile chez les particuliers de trouver un second souffle.
”C’est la pratique du marché. Cela nous laisse aussi la possibilité d’ajuster éventuellement les conditions par rapport à la concurrence”, souligne à cet égard Melvin Keuter, directeur de la Communication chez Nissan, qui propose les mêmes conditions qu’en janvier. C’est la même approche chez Seat.
”Le cœur des plans d’action commerciale est en effet prolongé en février” explique pour sa part Didier Blokland, directeur de la Communication chez Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat,…).“Néanmoins, certaines adaptations sont bien possibles, comme le taux de financement. Aussi, certaines actions ponctuelles qui étaient d’application uniquement pendant le salon ont pris fin”. Le taux d'intérêt de financement évoqué sur le site de Citroën, par exemple, est de 5,99 %.
Pas les mêmes conditions
Si le “salon continue” chez Dacia et Renault, ce n’est toutefois plus aux mêmes conditions pour les clients obtenant une nouvelle offre : les 10 % de réduction sur l’assurance omnium proposés en janvier se sont envolés, alors que les conditions de financement sont désormais à 4,49 % (Renault) et 4,99 % (Dacia) pour le prêt à tempérament, contre 0,99 % lors dudit salon.
Mais pourquoi prolonger ? Cela permet de donner plus de temps au temps de réflexion. “Nous remarquons que la durée de prise de décision est plus longue qu’auparavant”, note Jean-Marc Ponteville, porte-parole de Volkswagen. “Le client particulier est beaucoup plus prudent”. “Les décisions d’achat tardent un peu”, confirme Anne Potemans, porte-parole chez Hyundai.
Il est vrai que le monde a bien changé et complique bien plus qu’auparavant la tâche de l’acheteur potentiel qui doit jongler avec les moteurs thermiques et électrifiés, des prix et des conditions de financement bien plus élevés qu’il y a un an, des interdictions futures – plus de véhicules diesel autorisés à Bruxelles à partir de 2030 – et des voitures qui peuvent se laisser désirer alors que le client a été habitué à pouvoir facilement puiser dans un stock important.
Janvier reste toutefois le mois de référence pour le marché du neuf. “C’est clairement le mois le plus important. C’est un mois capital”, reprend Jean-Marc Ponteville. “Le salon peut influencer jusqu’à 40 % des ventes sur l’année complète”.
Alors, comment cela s’est passé en janvier ? Difficile pour les particuliers, mais très bon pour les ventes flottes chez VW. Seat ne s’avance pas, de même que Stellantis. “C’était plus calme que d’habitude” chez Hyundai.
Moins de visites
”Malgré le Salon de l’Auto, on ne s’est pas bousculé dans les showrooms exposant des voitures neuves, et les intentions d’achat des particuliers étaient faibles”, expliquait voilà quelques jours Henri de Hemptinne, président de G.D.A., le Groupement des Distributeurs et Agents de marque, dans le cadre de la communication de la fédération Traxio sur le marché du neuf et de l’occasion en janvier.
”Nous avons remarqué en moyenne de plus du double de volume de vente en contrats clients particuliers comparé à l’année dernière”, indique toutefois Liana Picard, porte-parole chez Skoda, dont les conditions salon, il est vrai très attractives, ont été prolongées et sont assez similaires dans les grandes lignes à celles de janvier justement.
Même si le salon a fait la part belle aux voitures électriques et hybrides – sans doute un peu trop de la part de plusieurs constructeurs – les particuliers continuent de privilégier les moteurs thermiques. “Les modèles les plus vendus pour ce type de clientèle restent sans trop grande surprise les moteurs thermiques”, poursuit Liana Picard. Seat est sur la même ligne alors que VW note la poursuite de la chute des ventes du diesel, à 15 % en ce début d’année, pour une moyenne de 16,4 % pour l’ensemble du marché en 2022, selon les statistiques de la Febiac, la Fédération belge de l’Automobile et du Cycle. Il y a aussi de l’intérêt pour l’hybride. “La Peugeot 408 se vend dans 33 % des cas en version plug-in hybride aux clients particuliers”, avance Stellantis.
Reste que le mois de février, avec ses bonnes conditions, est le bienvenu pour doper une mécanique qui reste quelque peu enrayée. “Si la plupart de ventes se font en janvier, février reste le deuxième bon mois de l’année”, commente encore Melvin Keuter.
Le Belge plus frileux
Qui sont justement ces acheteurs du mois de février ? “Beaucoup de particuliers font leur short-list au moment du salon pour se décider par après”, évoque Dirk Steyvers, porte-parole chez Seat. “Le temps entre la fin du salon et la fin du mois de janvier est souvent très réduit alors que l’impact d’une décision d’achat de voiture sur le budget d’un client particulier est souvent grand. Le résultat final est que la décision définitive ne tombe qu’en février”. Il y a aussi des personnes qui peuvent se retrouver soudainement sans voiture et qui se tournent vers l’achat d’un véhicule neuf.
Voilà trois semaines, une étude de Deloitte pointait justement le fait que le Belge a l’intention de conserver sa voiture actuelle plus longtemps. Dans l’ensemble, 50 % des consommateurs prévoient d’acquérir leur prochain véhicule dans les cinq prochaines années, contre 59 % l’an dernier. Ils sont cette fois 11 % à l’envisager dans les douze prochains mois, là aussi en baisse par rapport à l’enquête publiée en 2022.