La facture d'énergie des Wallons va augmenter à partir de 2025
La Cwape, le régulateur wallon de l’énergie, a adopté sa méthodologie tarifaire 2025-2029. Les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) répercuteront la hausse de leurs budgets autorisés sur les factures d’énergie des ménages et entreprises wallons.
- Publié le 01-06-2023 à 16h27
- Mis à jour le 01-06-2023 à 19h18
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La Cwape, le régulateur wallon de l’énergie, a adopté sa méthodologie tarifaire 2025-2029. De cette méthodologie découlera le budget autorisé des gestionnaires de réseau de distribution (GRD), notamment Ores et Resa. Ensuite, les GRD répercuteront ce coût sur les factures d’énergie des ménages et entreprises wallons.
Ce jeudi, les principaux dirigeants de la Cwape ont expliqué les conséquences de cette nouvelle méthodologie tarifaire pour les Wallons. Explications.
1. Budget en hausse pour les GRD
L’année dernière, la Cwape et les GRD n’avaient pas pu se mettre d’accord sur la nouvelle méthodologie tarifaire. Face à ce blocage, son entrée en vigueur avait été reportée d’un an, soit au 1er janvier 2025 (au lieu de 2024). Quelle était l’origine du blocage ? Fernand Grifnée, le patron d’Ores, avait réclamé davantage d’argent pour investir dans son réseau électrique. Selon lui, le boom attendu de la mobilité électrique, le succès croissant du photovoltaïque et le déploiement des compteurs communicants (ou intelligents) justifient une augmentation du budget des GRD.
Un an plus tard, on peut dire qu’Ores a été entendu, au moins partiellement. On ne connaît pas encore le budget total des GRD wallons, autorisé par la Cwape. Mais on sait déjà que leur budget “contrôlable” pourrait augmenter de 800 millions d’euros, au cours de la prochaine période tarifaire. “Le budget contrôlable des GRD représente environ 60 % de leur budget total, c’est le gros morceau, nous explique Elise Bihain, conseillère socio-économique à la Cwape. Selon la nouvelle méthodologie tarifaire, cette partie du budget pourrait passer de 3 à 3,8 milliards d’euros”. Sur une période tarifaire de cinq ans, cela donne une augmentation annuelle de 160 millions d’euros du budget “contrôlable” des GRD. Notons qu’il s’agit ici d’un budget maximal, qui pourrait finalement être plus réduit (en fonction de la proposition des GRD).
La Cwape n’a pas encore calculé l’impact de cette hausse sur la facture des consommateurs. En effet, le régulateur doit recevoir la proposition des GRD d’ici le 15 octobre 2023. Néanmoins, la Cwape peut déjà affirmer que les frais de distribution (+ou- 20% de la facture d'électricité) des Wallons vont augmenter en 2025.
2. La grande réforme reportée à 2026
On a beaucoup parlé du phénomène des “décrochages” des panneaux photovoltaïques ces dernières semaines. Lorsque le soleil brille, il arrive que le réseau électrique soit saturé, à certains endroits. Résultat, certains prosumers ne peuvent bénéficier de leur production photovoltaïque. Le phénomène n’est pas neuf, mais il a beaucoup fait parler de lui suite à une campagne de l’ASBL Beprosumers. Une des solutions est d’inciter les Wallons à consommer aux heures solaires, via un nouveau système à quatre plages tarifaires. Les tarifs de réseau seraient plus intéressants de 10 à 16h, pour favoriser la consommation à ce moment-là. À côté des heures solaires, il y aurait trois autres plages : matin, soir et nuit. Néanmoins, en raison de la complexité de cette réforme, son introduction a été reportée à 2026.
Stéphane Renier, le président de la Cwape, a insisté sur le fait que le passage au système à quatre plages horaires serait optionnel. Le décret wallon le précise, tout comme les directives européennes. En 2026, il sera donc possible de garder son tarif mono-horaire ou bi-horaire.
Mais, dans certains cas, il pourrait être avantageux de basculer vers ce système à quatre plages horaires. Cela pourrait être le cas des personnes qui peuvent massivement consommer aux heures solaires, notamment pour recharger leur véhicule électrique.
3. Quid des prosumers ?
Pour rappel, les personnes qui placeront des panneaux photovoltaïques à partir du 1er janvier 2024 basculeront sur un tout nouveau système. Fini le compteur qui tourne à l’envers. Ces nouveaux prosumers devront payer pour prélever de l’électricité sur le réseau (exactement comme les personnes qui n’ont pas de panneaux). En revanche, ces prosumers pourront revendre l’électricité qu’elles injectent sur le réseau à leur fournisseur. Pour les installations avec une grosse surproduction, le nouveau système pourrait même être plus intéressant que le compteur qui tourne à l’envers.
Pour les prosumers actuels, rien ne change : ils pourront continuer à bénéficier du compteur qui tourne à l'envers jusqu’à la fin 2030. Stéphane Renier a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il était possible d’installer un compteur communicant, tout en continuant à bénéficier du compteur qui tourne à l’envers. Pour les prosumers victimes de décrochage, il est d’ailleurs indispensable d’installer un compteur communicant. Sans cela, le GRD ne peut objectiver le problème et intervenir.