Madrid menace de bloquer le déboursement de l'aide à la Grèce

AFP
Madrid menace de bloquer le déboursement de l'aide à la Grèce
©BELGA

Madrid a menacé vendredi d'opposer son veto au déboursement d'une nouvelle tranche d'aide à Athènes si la justice grecque ne cesse pas ses poursuites contre trois experts des privatisations, dont un Espagnol, chargés de conseiller la Grèce.

"Le déboursement de l'aide à la Grèce va être bloqué" si la justice grecque ne cesse pas ses poursuites, a martelé le ministre espagnol des Finances, Luis de Guindos, en arrivant à une réunion des 28 grands argentiers à Luxembourg.

Selon M. de Guindos, lui-même et son homologue italien, Pier Carlo Padoan, ont dit cela "très clairement" lors d'une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro jeudi, à l'issue de laquelle a été décidé le principe d'un déboursement de 8,5 milliards d'euros d'aide à la Grèce.

Cette affaire concerne trois experts, un Espagnol, un Italien et un Slovaque, conseillers pour l'Agence grecque des privatisations (Taiped), créée dans le sillage de la crise de la dette en 2011.

Le justice grecque avait engagé des poursuites contre ces derniers après des irrégularités dans la vente de 28 propriétés immobilières de l'Etat grec.

Depuis 2016, une loi garantit une immunité aux experts étrangers assistant la Grèce mais elle n'a pas d'effet rétroactif.

Le déboursement des 8,5 milliards d'euros d'aide à la Grèce doit encore recevoir l'aval du conseil des gouverneurs du Mécanisme européen de stabilité (MES) - fonds de sauvetage de la zone euro -, dans lequel siègent les 19 grands argentiers de la zone euro.

Ce versement d'argent frais doit permettre à Athènes de rembourser in extremis plus de 7 milliards d'euros de créances dues en juillet.

M. de Guindos a réclamé avant le feu vert au déboursement "une solution définitive sur la situation des trois experts". La procédure contre eux est "totalement inadmissible", a-t-il dit.

"Nous allons trouver une solution en temps voulu, nous ferons tout ce qui est possible dans le cadre des limites de l'Etat de droit et dans le respect de l'autorité de la justice", a réagi auprès de l'AFP une source gouvernementale grecque.

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