Revue boursière: l'iPhone en panne ce croissance, descente aux enfers de Greenyard
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Publié le 02-02-2019 à 07h37 - Mis à jour le 14-02-2019 à 15h45
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À Bruxelles, Greenyard a connu une véritable descente aux enfers.Le mois boursier qui vient de se terminer a dû réconcilier les investisseurs avec le monde des actions. En effet sur le mois de janvier, à la Bourse de Bruxelles, l’indice BEL 20 a progressé de 8,49 %. À New York, le Dow Jones a, pour sa part, gagné près de 8 %, soit un peu moins que les 10 % récupérés par le Nasdaq qui a bénéficié du rebond important de quelques ténors du secteur technologique ces derniers jours. C’est que la valse des résultats s’est poursuivie cette semaine, les technologiques de pointe prenant la main après les banques et quelques poids lourds de l’industrie traditionnelle. Avec, en tête, Facebook qui a gagné près de 13 % après l’annonce de résultats surprenants, au terme d’une année marquée par des scandales à répétition (lire aussi en pages 32-33). Le fait est que le réseau social navigue dans un secteur très porteur, celui de la pub en ligne qui représentant la quasi-totalité de ses revenus. Sur l’année écoulée, le groupe de Mark Zuckerberg affiche un chiffre d’affaires de 55,83 milliards de dollars et un bénéfice net en hausse de… 39 % à 22,1 milliards.
L’iPhone en panne de croissance
Apple aussi a pu progresser de 6 % alors que beaucoup prophétisaient une chute d’importance liée à la baisse des ventes d’iPhone. Et c’est vrai que pour la première fois en 10 ans, le dernier trimestre de l’année, celui des fêtes, a été marqué par une baisse des ventes de l’iPhone à hauteur de 15 %, notamment en raison de la timidité des acheteurs chinois. Mais au final, le chiffre d’affaires du groupe n’a reculé que de 4,5 % à 84,3 milliards de dollars, grâce à la forte croissance des services en ligne, paiements, musique, services cloud, etc., comme planifié par Apple de longue date. C’est tout le secteur du smartphone qui se heurte à un marché arrivé à saturation. Selon le cabinet d’études IDC, le marché mondial s’est tassé de 4,1 % l’an passé, et ça ne devrait pas s’améliorer cette année. Jeudi, d’ailleurs, le concurrent d’Apple sur ce terrain, le coréen Samsung a également marqué le coup sur le dernier trimestre 2018.
À la Bourse de Bruxelles, Greenyard a connu une semaine cauchemardesque, avec à la clé une chute de près de 50 % de sa valeur en Bourse. À la base, pourtant, un banal avertissement sur résultats, suivant un autre émis quelques mois auparavant, en raison de la sécheresse de l’été, et de la fermeture d’une usine en Hongrie après la découverte de bactéries tueuses (listeria). En réalité, la situation de l’entreprise spécialisée dans les légumes et les fruits frais, surgelés ou préparés, est bien plus critique qu’imaginé… Dans le communiqué relatif à ses problèmes de rentabilité, le management de Greenyard explique devoir appliquer un plan de transformation drastique, et devoir au passage songer à une recapitalisation, sans en préciser la nature.

800 millions d’euros en fumée
À l’analyse, les spécialistes qui suivent l’entreprise ont estimé malheureusement qu’une augmentation de capital substantielle se ferait au détriment des actionnaires existants, à commencer par la famille du fondateur, Hein Deprez (49 % du capital), qui, au passage, se trouve délestée de quelque 400 millions d’euros en termes de capitalisation boursière (la capitalisation de l’entreprise a fondu de 800 millions au total). Un analyste a estimé le niveau de capitaux nécessaires entre 80 à 140 millions d’euros… L’alternative obligataire, incertaine, rendrait l’entreprise très dépendante de sa dette. En outre, comme l’explique le management, le contexte concurrentiel met l’entreprise dans une situation structurellement délicate. On notera par ailleurs que cette évolution des affaires a visiblement pris le management au dépourvu, la baisse des ventes ayant eu lieu au cours des derniers mois de 2018, après un redressement encourageant.