Revue boursière: les marchés résistent encore aux mauvaises nouvelles
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Publié le 09-02-2019 à 10h05 - Mis à jour le 18-02-2019 à 09h27
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La croissance menacée ? Pour les opérateurs, ce n’est pas grave.
Entre le Brexit, la guerre commerciale de Donald Trump et les craintes d’un ralentissement de la croissance au niveau mondial, les investisseurs ont apparemment choisi depuis le début de l’année de parier sur un réchauffement du climat… financier. Après le grand plongeon entamé au deuxième semestre, initié par les poids lourds de la technologie, est revenu un courant acheteur qui a permis au Nasdaq, le marché des technos américaines, de récupérer une quinzaine de pourcents. Les autres places ont suivi. Pourtant, les avertissements sur un ralentissement économique à l’échelle mondiale se répètent, mais après un coup de froid ponctuel, force est de constater que les investisseurs reviennent à la charge. C’est que chaque avertissement est une raison de plus pour les grandes banques centrales, de ne pas ramener les taux d’intérêt de référence à la normale, trop rapidement.Résultats et… méga fusion !
Et puis, il faut aussi prendre en compte les résultats d’entreprises qui, aux États-Unis, restent toujours aussi costauds. Sur les 333 entreprises de l’indice S&P 500 qui ont déjà sorti leurs chiffres trimestriels, signant la fin de l’exercice 2018, sauf décalage ponctuel, 237, ou 72 %, sont meilleurs que prévus. Pourquoi dès lors s’attendre au pire ?
D’autant que certains secteurs en forme vont sans doute encore devoir se battre pour affirmer leur rentabilité. À l’exemple des banques américaines qui vont voir d’un jour à l’autre naître une nouvelle enseigne de poids suite à la fusion des banques régionales BB&T et SunTrust, après fusion. Ce sera le sixième plus gros acteur américain de la banque, avec au moins 10 millions de clients.
En Europe, ça secoue aussi du côté des banques allemandes, Deutsche Bank en tête. Si cette dernière a renoué avec les bénéfices au terme de l’exercice 2018, et que le management semble confiant dans une "croissance contrôlée", le marché n’y croit pas. Le géant allemand doit manœuvrer en tenant compte d’une masse de quelque 90 000 employés, et elle doit toujours se dépêtrer d’une série de poursuites judiciaires, dont de nouvelles, annoncées cette semaine aux États-Unis. Et, même si elle a entamé une timide remontée en Bourse, elle n’y pèse plus que 15 milliards d’euros, c’est-à-dire, moins des deux tiers de la capitalisation de KBC Group.

Automobile au point mort
À Bruxelles, on attendait sans inquiétude la publication des résultats d’Umicore, quelques jours après une première communication sur les chiffres à destination des analystes. Sans surprise, donc, le groupe spécialisé dans les métaux rares a surpassé ses objectifs en termes de chiffre d’affaires et de bénéfices, mais a tempéré ses estimations de croissance en raison, notamment, de l’imprévisibilité des commandes en provenance du secteur automobile. L’action a reculé sur la diffusion des résultats, notamment en raison de la révision des avis de quelques analystes estimant l’action correctement valorisée. Même contexte pour une autre entreprise belge cotée, tout aussi rentable et en croissance : Melexis. Et même accueil réservé pour des résultats par ailleurs excellents. Ici aussi, c’est le manque d’entrain du secteur automobile qui est en cause, lui-même lié aux effets de la guerre commerciale menée par les États-Unis face à l’Europe. Sur la semaine, le secteur automobile européen a reculé de 7 %.
Chez nous, les bonnes nouvelles sont encore une fois venues du monde des SIR (ex-sicafi), résultats et dividendes accrus à l’appui.