Des spéculateurs prêts à avaler Nyrstar
Des hedge funds (fonds spéculatifs) rachètent les obligations du groupe par paquets… pour en faire quoi ? C’est peu dire que le groupe belge Nyrstar, plus gros producteur mondial de zinc, est dans les choux. L’entreprise est menacée de toutes parts. D’abord, par la chute des prix du zinc, ensuite par une dette dont la charge est trop lourde en regard des revenus actuels de l’entreprise. Pour relancer ses affaires sur une base saine, Nyrstar devrait se renflouer.
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Publié le 15-02-2019 à 17h06 - Mis à jour le 15-02-2019 à 23h03
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Des hedge funds (fonds spéculatifs) rachètent les obligations du groupe par paquets… pour en faire quoi ? C’est peu dire que le groupe belge Nyrstar, plus gros producteur mondial de zinc, est dans les choux. L’entreprise est menacée de toutes parts. D’abord, par la chute des prix du zinc, ensuite par une dette dont la charge est trop lourde en regard des revenus actuels de l’entreprise. Pour relancer ses affaires sur une base saine, Nyrstar devrait se renflouer. Pas en empruntant, parce qu’elle est grillée sur le marché obligataire où sa notation financière la classe au rang des emprunteurs pourris. Elle devra tenter d’émettre de nouvelles actions pour séduire des investisseurs. Ses actions qui valaient encore 5 euros il y a 6 mois, se traitent à 0,3324 euro actuellement. Tout près de zéro. Pour obtenir les fonds dont elle a besoin, Nyrstar va devoir émettre à un prix attractif, sans doute après avoir regroupé les actions existantes pour disposer d’un cours consistant.
Enfin, plus ennuyeux encore, Nyrstar est aussi confrontée à la perspective du remboursement cette année d’obligations pour un montant global de 385 millions d’euros… dont elle ne dispose pas. Ces obligations ont effrayé les porteurs qui ont préféré vendre pour récupérer une partie de leur investissement initial. Le prix actuel de ces obligations tourne autour de 25 % de leur valeur initiale.
Est-ce la fin de l’histoire ? Non. Selon l’agence Bloomberg qui a trouvé l’info sur un site spécialisé dans les métaux, des fonds spéculatifs (hedge funds), Avenue Capital Group, Marathon Asset Management et Warwick Capital Partners LLP, ont ramassé ces obligations à bas prix pour disposer d’une masse leur permettant de négocier avec Nyrstar. Il s’agirait de négocier un accord sur l’échange de ces obligations contre des actions nouvelles de Nyrstar, sur base de valeur initiale des obligations (100 %), bien entendu.
Est-ce une mauvaise nouvelle ? Pour les actionnaires qui ont déjà pratiquement tout perdu, oui. Un nouvel actionnaire de poids est en train de se profiler, potentiellement. Pour les obligataires, non. Le consortium d’obligataires dispose d’un levier sur l’entreprise propre à valoriser leurs positions en obligations lors de la conversion, si elle se fait.
Reste à voir pour la suite comment se profilera Trafigura, société amie de Nyrstar, disposant de 24,42 % du capital au travers d’une filiale localisée à Malte (Urion Holdings). Pour conserver les relations industrielles avec Nyrstar, elle devra évidemment souscrire à l’augmentation de capital en préparation.