Quand l’économie américaine paie cash le prix du shutdown
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Publié le 16-02-2019 à 10h22 - Mis à jour le 16-02-2019 à 10h23
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Les ventes de détail ont lourdement chuté en décembre aux États-Unis.Curieuse semaine financière que celle qui vient de se terminer. Le bilan hebdomadaire des marchés boursiers de référence est bon avec une progression de 2 % en moyenne, et un final excellent vendredi. Mais avec en toile de fond une foule de nouvelles plutôt inquiétantes. À commencer par l’incertitude liée aux élections anticipées en Espagne, à un Brexit qui semble échapper à tout contrôle, à la perspective de nouveaux affrontements politiques aux États-Unis. Aux État-Unis encore, on a vu, au travers de l’évolution négative des ventes de détail sur le mois de décembre, à quel point l’économie américaine est sous tension. Le "shutdown", privant quelque 800 000 fonctionnaires de visibilité sur leurs rentrées financières, serait la cause principale de ce dérapage… et de la hausse des demandes d’allocations de chômage enregistrée ces jours-ci. Les Américains aux revenus incertains s’inquiètent.
Même Warren Buffet se plante
Et, en ces temps d’inquiétude, les investisseurs tentent de suivre les guides du secteur des placements. Ainsi, une des références à l’échelle mondiale reste Warren Buffett. Ces dernières années, son entreprise, Berkshire Hathaway, avait lourdement investi en Apple. Une bonne idée, mais apparemment Berkshire a réduit ce poste au dernier trimestre 2018, alors que l’action Apple dérapait de plus de 30 %. Entre-temps, après avoir glissé de 233 dollars à 142 dollars, l’action a rebondi de 20 %. Warren Buffett a-t-il racheté des titres du groupe à la pomme ? La société d’investissement d’Omaha (Nebraska) ne le dira que plus tard. Pour le solde, il apparaît que le dernier trimestre 2018 lui a coûté très cher… à voir l’évolution des gros postes de son portefeuille comme Kraft-Heinz en recul de 30 % l’an passé, de Wells Fargo secouée par un scandale financier, ou encore de Coca-Cola qui vient de publier des résultats en baisse. À qui donc peut-on encore se fier ?
Sequana sous perfusion
En Europe, après un début de semaine noirci par les prévisions alarmantes d’Eurostat sur la croissance en zone euro, les résultats d’entreprises ont continué de pleuvoir, avec de belles nouvelles, parfois inattendues. Ainsi, les chiffres de Michelin, dopés aux pneus de remplacement, ont agréablement surpris, alors qu’on les craignait rabotés par la baisse des commandes du secteur. L’action Michelin a bondi de 15 %, entraînant à sa suite les valeurs liées au secteur de l’automobile, dont, chez nous, Umicore (+5 %) et Melexis (+11 %). Le secteur de la chimie est aussi sorti du lot, à la faveur des chiffres de DSM et d’AKZO. De quoi anticiper ceux de Solvay, attendus dans quelques jours.
Ça plane pour Airbus
Le secteur aéronautique aussi a été plébiscité, avec notamment Airbus (+11 % sur la semaine), en dépit de l’arrêt du programme A380. Le carnet de commandes de l’avionneur est plein, et l’arrêt de ce programme coûteux est plutôt bien vu par le marché. Bombardier aussi a bien progressé : +22 % sur la semaine, à la fois par la santé de ses affaires, et par l’arrêt du projet de fusion Alstom-Siemens, qui menaçait ses activités ferroviaires. Même Boeing a suivi le tempo, avec une porte grande ouverte désormais sur le marché des gros-porteurs.
À Bruxelles, le marché a pesé sur les titres Telenet en dépit de résultats conformes. La méfiance des investisseurs est liée au niveau d’endettement de l’opérateur. Befimmo aussi a subi la tendance malgré des chiffres conformes. Les projets de développement inquiètent, apparemment. À suivre la semaine prochaine, l’introduction d’une entreprise bruxelloise en Bourse, AudioValley, spécialisée dans la distribution de musique numérique. On espère qu’elle recevra un meilleur accueil que celui réservé à Sequana Medical, sanctionnée par une chute de 20 % par rapport à son premier cours, cette semaine.