Bourse de Bruxelles: de bonnes nouvelles pour les portefeuilles d'actions des Belges

L’année qui commence sera-t-elle un grand cru boursier pour les investisseurs amateurs de valeurs belges ? Si ce n’est pas sûr, les premiers tours de roues de la machine boursière sont en tout cas très convaincants. Un mois et demi après la reprise, l’indice BEL 20 reprenant les stars de la Bourse de Bruxelles, a déjà engrangé 10,64 %, alors qu’il ne tient pas compte des dividendes versés par les entreprises cotées. Parmi les composantes de l’indice phare de notre marché, seules les télécoms Proximus (- 5 %) et Telenet (-3 %) affichent des performances négatives, comme l’année passée (- 16 % et -32 %, respectivement).

On le sait, le secteur est sous pression au niveau européen, et les investisseurs ont dû prendre en compte chez nous le risque de l’intrusion en Belgique d’un quatrième opérateur mobile. Proximus doit en outre tenir compte d’un plan social complexe, et d’un cahier des charges intenable dicté par son actionnaire principal, l’État belge. Pour Sa part, Telenet qui vient de publier ses résultats satisfaisants, est pénalisée par un endettement important que la perspective d’un renchérissement du loyer de l’argent rend inquiétant.

Taux européens au plancher

Mais de hausse des taux en zone euro, il n’est pas question actuellement, alors que les menaces conjointes de guerre commerciale, de Brexit et de ralentissement de l’économie chinoise, font craindre un tassement global du courant des affaires.

Et qui dit taux au plancher - en Belgique les taux de référence à 10 ans avoisinent 0,70 % - dit aussi en théorie, dit environnement porteur pour les actifs à risque comme les actions. Après une année maudite pour les actions belges (-20 % pour le BEL 20), avec quelques exceptions, les investisseurs sont donc revenus vers les valeurs belges les plus déprimées, et celles présentant le plus beau potentiel. Notons, a contrario, que parmi les 4 valeurs de l’indice ayant connu un sort enviable en 2018, Colruyt qui avait gagné 42 %, est sous pression en ce début 2019, et sort de peu la tête de l’eau. Les analystes qui se sont trompés en 2018, persistent à conseiller de vendre le titre, malgré de beaux résultats.

Argenx crève les plafonds

Au rang des meilleures progressions, on retrouve comme l’an passé la biotech néerlandaise Argenx qui gagne déjà 31 % cette année, après avoir engrangé 54 % en 2018, dans la foulée de son extraordinaire progression entamée fin 2017. Apparemment, les solutions développées par Argenx dans le domaine du traitement de patients souffrant de maladies auto-immunes ou de cancers, ont convaincu le secteur… et les analystes. La jeune entreprise qui est aussi cotée au Nasdaq, pèse plus de 4 milliards d’euros, en Bourse.

Pour le reste, on est dans le rattrapage, plus ou moins appuyé, avec quelques belles progressions qui permettent d’expliquer la hausse moyenne du panier de 10 %. On retrouve dans ce lot, Aperam (acier inoxydable), ING Group en reprise, et AB Inbev qui affichent des progressions de 16 à 18 %. Galapagos, Engie, Solvay et UCB suivent avec un peu plus de 10 % de hausse. Et, avec des hausses de 4 à 9 %, le gros du peloton montre avant tout le résultat des achats de paniers de valeurs composant le BEL 20, dont il faut déduire les ventes ponctuelles de gestionnaires adeptes de la sélection de valeurs. Parmi ces dernières, on peut noter bpost qui a entamé un lent redressement technique, après avoir reculé de 70 % l’an passé. Il y a encore du chemin à faire. Le marché ajustera évidemment les valorisations actuelles sur base des résultats attendus dans les semaines à venir.