Le Belge ne voit pas l’intérêt de prendre une assurance décès (INFOGRAPHIE)
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Publié le 06-05-2019 à 07h30 - Mis à jour le 06-05-2019 à 09h58
Un Belge sur dix possède une assurance décès, selon une enquête de l’assureur NN. Contre 3 Belges sur 4 pour la familiale et 1 sur 4 pour l’assurance annulation. L’assurance décès est l’un des produits les moins souscrits par les Belges, selon une enquête de l’assureur NN réalisée auprès d’un millier de Belges. Moins d’un Belge sur dix (9 %) a opté pour cette couverture destinée à prévoir une réserve financière en faveur de sa famille en cas de disparition prématurée du preneur du contrat.
En soi, ce n’est pas étonnant. Un Belge sur deux ignore qu’un tel produit existe. Et la moitié qui en est informée ne voit pas vraiment la nécessité de prendre cette assurance en plus de la RC auto, omnium, habitation, voyage, annulation, qui sont bien plus prisées.

Cela peut toutefois apparaître paradoxal puisque, dans le même temps, les Belges déclarent que leur famille est ce qu’il y a de plus précieux.
Plusieurs raisons à cela, pointe l’assureur. La première est l’idée qu’une telle couverture est chère. "La grande majorité des jeunes de moins de 35 ans surévaluent le coût d’une telle assurance", relève Katia Bredo, responsable marketing chez NN.
Il y a aussi le fait que les Belges ayant contracté un crédit hypothécaire ont déjà une couverture décès, à savoir l’incontournable assurance solde restant dû (ASRD). Pourquoi, dès lors, payer pour un nouveau produit couvrant le même risque ? "C’est vrai, beaucoup de personnes pensent que l’assurance solde restant dû est suffisante", note Bart Chiau, Senior Expert Competence Center. "Ce n’est pas le cas. La raison est simple : si la charge du crédit disparaît, il y a bien plus de charges financières à prendre en compte." Le décès de l’un des deux partenaires peut diminuer de moitié les revenus de la famille. "Cet apport ne contribuait pas uniquement à rembourser une partie du crédit, mais aussi à couvrir les dépenses du ménage", souligne Katia Bredo. L’assurance décès, justement, peut combler ce trou dans les revenus de la famille.
Les atouts d’une assurance décès
D’autres assurances permettent aussi de destiner une somme d’argent en cas de décès. Là encore, cela permet de réserver un bas de laine plus ou moins épais pour ses proches en cas de disparition. Le raisonnement se tient à moitié. "Si le preneur verse 10 000 euros sur un produit de branche 21 et 23, cette somme évoluera en fonction des intérêts perçus ou de la croissance ou non des marchés boursiers", explique Mme Bredo. La somme que le bénéficiaire recevra reste donc aléatoire.
L’assurance de groupe peut également venir à la rescousse. Lorsque le salarié décède avant l’expiration de l’assurance de groupe, l’épargne constituée est versée aux bénéficiaires. Dans ce cas, la réserve dépend du nombre d’années de cotisations.
Avec une assurance décès, c’est tout le contraire. "Vous fixez la somme qui sera versée au bénéficiaire. Si le contrat prévoit le versement de 100 000 euros, ce sont 100 000 euros qui seront versés." Les familles monoparentales - il y en a près d’un demi-million en Belgique - sont les plus exposées à ce risque. Pas moins de 79 % des parents isolés déclarent que leur famille sera financièrement vulnérable en cas de décès. Ce sont aussi les familles où chaque euro compte encore plus que dans d’autres.
Reste le coût d’une telle assurance. "L’assurance décès est moins chère pour assurer des montants bien plus élevés", résume Bart Chiau. Le montant de la prime évolue en fonction de l’âge et donc de l’espérance de vie, comme c’est le cas pour l’assurance solde restant dû.
La prime mensuelle sera de 7,44 euros par mois à 20 ans pour un montant assuré de 100 000 euros, de 9,7 euros à 40 ans et de 46,82 euros à 60 ans, selon la tarification en vigueur chez NN. "Si vous prenez en compte une prime de 7,44 euros, c’est le prix de deux sandwichs", évoque la responsable marketing chez NN. Le montant de l’assurance, rappelle encore Bart Chiau, peut aussi couvrir les frais de succession, qui doivent être payés dans des délais très courts.
Chiffres clés Plus de la moitié (54 %) des familles serait financièrement vulnérable si l’un des chefs de famille venait à mourir de manière soudaine. Les Belges âgés de 35 à 49 ans constituent le groupe le plus vulnérable, selon l’enquête de l’assureur NN. Les familles monoparentales constituent le groupe le plus vulnérable. Pas moins de 79 % des parents isolés indiquent que leur famille est financièrement vulnérable en cas de décès. Cependant, à peine 5 % d’entre eux ont une assurance décès pour protéger leurs proches en cas de décès. Un Belge sur cinq (20 %) n’a jamais vraiment pensé à la mort. Ce thème demeure l’un des plus grands tabous de notre société.