Uber se rapproche de la Bourse de New York... en tremblant

La météo boursière dictée par les négociations commerciales fait craindre le pire… ou le meilleur.

Uber se rapproche de la Bourse de New York... en tremblant
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La météo boursière dictée par les négociations commerciales fait craindre le pire… ou le meilleur.

S’il est clair que les actionnaires de la plateforme de mise en relations de taxis et de voyageurs Uber va permettre à une partie de ses actionnaires de se remplir les poches vendredi lors de l’introduction d’une part de son capital à la Bourse de New York, l’ampleur de leurs gains dépendra d’une série de facteurs externes. Pourtant, on parle ici d’une très grosse opération puisque l’entreprise américaine propose à la vente un peu plus de 7,5 % de son capital en espérant en tirer quelque 9 milliards de dollars. Ou plus, ou moins, selon une météo boursière qui a poussé cette semaine les grands indices boursiers à reculer de 4 bons pourcents.

En cause, un inquiétant impondérable : l’humeur du président américain Donald Trump qui a exercé cette semaine une pression considérable sur les négociateurs chinois venus jeudi en soirée reprendre un interminable round de discussions. En théorie, ce vendredi, l’administration américaine devrait annoncer la mise en œuvre de nouvelles taxes à l’importation sur les produits chinois, propres à effrayer les opérateurs boursiers.

Un green shoe, au cas où…

Mais un accord in extremis est aussi possible, qui raviverait l’intérêt des investisseurs pour la Bourse et pour les actions Uber. Dans ce cas, il est prévu qu’aux 180 millions d’actions proposées soit ajouté un green shoe de 27 millions d’autres actions existantes. Les observateurs qui ont pu prendre connaissance jeudi après Bourse du prix d’émission définitif, prévu entre 44 et 50 dollars par action, estimaient jeudi soir que l’opération pourrait valoriser Uber entre 80 et 91 milliards de dollars. Mais, comme nous l’évoquions récemment dans ces colonnes, la volatilité risque fort d’être au rendez-vous. En effet, on parle ici d’une entreprise qui n’a jamais réalisé de bénéfices en raison d’une politique d’expansion commerciale très agressive. Et il n’y a donc pas de valeur plancher estimable.

On l’a vu cette semaine lors de la publication par le concurrent américain d’Uber, Lyft qui a annoncé une perte trimestrielle d’1,1 milliard de dollars, il est très difficile de valoriser des entreprises de services. Surtout celles qui comme Uber sont actives un peu partout dans le monde, et sont régulièrement citées en justice. Le prospectus d’introduction de 295 pages (plus les annexes) comporte à cet égard une cinquantaine de pages reprenant les risques liés aux opérations d’Uber. Uber a annoncé un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars pour le premier trimestre 2019 (11,27 milliards en 2018) et une perte d’un milliard. Mais rien n’est sûr : les chauffeurs indépendants d’Uber sont courtisés par la concurrence qui est prête à mieux les rétribuer. Qu’en penser ? Pour l’investisseur belge, sauf à disposer d’un gros portefeuille dans une banque américaine, il faudra de toute façon attendre la cotation pour participer à l’aventure Uber. Et compte tenu du profil de l’entreprise, la prudence s’impose. Mais c’est aussi cette attitude qui était de mise lors des introductions en Bourse de Google ou de Facebook…

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