Revue boursière: rendements au plancher et Bourses aux sommets
Les obligations d’État belges à 10 ans ont un rendement négatif.
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Publié le 06-07-2019 à 08h35 - Mis à jour le 08-07-2019 à 09h13
Les obligations d’État belges à 10 ans ont un rendement négatif. Analyse.Les marchés boursiers de référence ont poursuivi cette semaine leur progression, revenant même à un plus haut sur l’année, suite au coup d’accélérateur lundi, lié aux conclusions du G20 du week-end. Il est vrai que, comme attendu, le message espéré à propos du différend commercial sino-américain est tombé sous forme de la promesse d’une reprise des négociations. Les opérateurs ont toutefois gardé une attitude prudente, ce qui les a amenés à renforcer la part la plus sûre de leurs actifs, soit des obligations d’État de première qualité, ce qui a gonflé les prix et fait baisser encore les rendements de marché. Une tendance renforcée d’ailleurs pour ce qui concerne la zone euro, par la nomination de la Française Christine Lagarde à la tête de la BCE, que l’on imagine fort bien soutenir dans le futur la politique accommodante menée par l’actuel patron de l’institut d’émission européen, Mario Draghi.
Rendements négatifs
En conséquence, notre pays se trouve désormais en position de se financer à taux zéro, l’obligation d’État générique à 10 ans offrant sur base de son cours de jeudi à 109,30 %, un rendement brut de -0,06 %, pour un taux facial de 0,90 %. Une situation totalement inédite dans notre pays, qui a eu pour effet de doper certains pans de notre marché boursier. Ainsi, le compartiment des SIR (société immobilière réglementée, ex-sicafi) est-il toujours aussi apprécié, ce qui permet à ces entreprises de poursuivre leurs acquisitions, en bénéficiant de plus de taux historiquement bas. Ces fonds particuliers sont appréciés par les fonds de pension et d’assurance qui doivent trouver du rendement pour un risque modéré. Ceci permet aussi à certains fonds immobiliers de procéder à des cessions pour acter des plus-values et recentrer leur portefeuille comme l’ont encore fait ces derniers jours Cofinimmo et Real Estate. Mais qui donc achète encore des obligations d’État au rendement négatif ? Les particuliers, certainement pas. Les fonds de pension, les assureurs et les banquiers qui doivent disposer en portefeuille d’une part d’obligations d’État. Et le cas belge n’est pas unique. On retiendra que l’Autriche a émis récemment pour la deuxième fois des obligations d’État à 100 ans. L’ancienne émission qui paie un taux brut de 2,10 % par an jusqu’à son échéance en septembre 1117, se traite à 163 % de sa valeur d’émission ! Une valorisation à étudier, toutefois. En cas de remontée de 1 % des taux de marché, elle baisserait de 53 % Sur la semaine, le groupe allemand VW a aussi profité du contexte actuel pour placer une obligation perpétuelle subordonnée assortie de conditions intéressantes… pour l’émetteur. Tout ceci s’inscrivant évidemment dans un contexte marqué par la crainte d’une hypothétique récession. On en voit les prémices dans le recul des indicateurs conjoncturels, soutenus par les services, mais freinés par leur composante industrielle.
Econocom secouée
À Bruxelles, Galapagos s’est distinguée en progressant encore de 6 % sur la semaine, après l’annonce du lancement du processus de reconnaissance du Filgotinib par son partenaire américain Gilead aux États-Unis. Ontex a pour sa part repris sa baisse sur un avis d’analyste négatif mettant en évidence le lourd endettement du groupe belge. Fagron a subi les foudres du marché suite à une cession de titres par un gros actionnaire, à un prix inférieur au cours de Bourse. Econocom a également connu un sérieux passage à vide : comme nous l’expliquions dans ces colonnes, sa filiale italienne a été utilisée à son insu par une partie de son management local dans un carrousel de fausses factures qui lui aurait coûté quelque 18 millions d’euros. La société victime de cette fraude coopère bien entendu avec la justice en espérant récupérer une partie de ces montants.
