Revue boursière: la BCE prépare le cadeau de sortie de Mario Draghi
Le bilan des marchés boursiers de référence reste tout à fait confortable sur la semaine écoulée. Et cela en dépit des incertitudes qui planaient sur le discours des huiles de la Banque centrale européenne (BCE) attendu jeudi. Un discours finalement à la fois positif et déprimant.
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Publié le 27-07-2019 à 09h56 - Mis à jour le 31-07-2019 à 11h13
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Le bilan des marchés boursiers de référence reste tout à fait confortable sur la semaine écoulée. Et cela en dépit des incertitudes qui planaient sur le discours des huiles de la Banque centrale européenne (BCE) attendu jeudi. Un discours finalement à la fois positif et déprimant.
L’institut d’émission européen a laissé entendre ses craintes sur l’évolution de l’économie de la zone euro, en raison notamment des tensions commerciales qui poussent les entreprises à redoubler de prudence pour leurs opérations liées à l’export. C’est notamment le cas des poids lourds allemands, dans l’automobile ou la chimie, qui pèsent sur l’économie du géant européen. Ajoutons à cela la perspective d’un Brexit mené par le nouveau Premier ministre britannique, et quelques tensions géopolitiques orchestrée par la Maison-Blanche.
Soutien technique
Et pourtant, les marchés boursiers restent pour l’heure soutenus, confortés d’ailleurs par la volée de résultats trimestriels des entreprises cotées, souvent très satisfaisants. Aux États-Unis, sur les 500 entreprises de l’indice S&P, plus de 200 ont déjà publié leur bulletin trimestriel pour près de 80 % de surprises positives. Dont les géants de la technologie des réseaux comme Alphabet (Google) et même Facebook, en dépit de l’amende de 5 milliards de dollars infligée au réseau social pour son incapacité à sécuriser les données de ses utilisateurs.
Difficile donc de s’inquiéter à ce stade. Pourtant, là aussi, la guerre commerciale freine les exportations. Les résultats publiés cette semaine par le géant américain des machines de chantier Caterpillar le montrent, qui sont inférieurs aux attentes, avec des perspectives négatives pour le reste de l’exercice en cours. Vendredi pourtant, les statistiques économiques ont montré un tassement de la croissance américaine d’un trimestre sur l’autre, tout en restant à 2,1 %, toujours en phase d’expansion. Dans le marché, on pressent toutefois que la Réserve fédérale (Fed) dont le Comité monétaire se réunit dans quelques jours, pourrait agir en faveur de l’économie, sous la pression incessante du président américain. Comment justifiera-t-elle une action en ce sens ? C’est toute la question. Les observateurs parient sur une baisse de 0,25 % des taux de référence.
La Belgique et les taux négatifs
Mais les promesses encore vagues de la BCE et les espoirs de voir craquer la Fed, soutiennent les marchés d’actions. Les taux longs ont reculé, de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui conduit inévitablement les gestionnaires à rester dans le segment à risque des marchés financiers. C’est que le marché obligataire, sauf à prendre un risque devise, reste fermé aux investisseurs souhaitant rester en euro.
À preuve, le prix d’émission de la dernière obligation linéaire (OLO) placée par le Trésor belge à plus de 109 % du pair. Même avec un coupon de 0,9 % (avant précompte mobilier de 30 %), l’investisseur qui veut absolument de ce papier en portefeuille, perd de l’argent au bout du compte. La Belgique emprunte donc en pratique à taux négatif. Du jamais vu chez nous !
AB InBev en forme
À Bruxelles, le mastodonte brassicole AB InBev a aussi retrouvé les faveurs des investisseurs sur base de résultats meilleurs qu’attendu, en qualité et au niveau du volume des ventes. Les prévisions pour le reste de l’exercice restent d’ailleurs excellentes. En outre, la cession de sa filiale en Australie pour 11,3 milliards de dollars va lui permettre de réduire sa dette (104 milliards).