La correction boursière de l’été n’est pas terminée
Portée par les taux d’intérêt au plancher, l’année boursière 2019 s’annonçait comme un cru de belle qualité. La semaine passée, la réduction du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé imaginer quelques heures durant une poursuite de la hausse des actions. Mais le président américain en a décidé autrement (...)
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Publié le 05-08-2019 à 16h50 - Mis à jour le 07-08-2019 à 16h41
Portée par les taux d’intérêt au plancher, l’année boursière 2019 s’annonçait comme un cru de belle qualité.
La semaine passée, la réduction du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé imaginer quelques heures durant une poursuite de la hausse des actions. Mais le président américain en a décidé autrement, ce qui a rajouté une nouvelle menace de taxes à l’importation portant sur les produits chinois. Et là, apparemment, les opérateurs ont estimé que le dernier tweet de Donald Trump créait les conditions d’une grande incertitude sur l’évolution de l’économie américaine, sinon mondiale. Or, on le sait, les gestionnaires ont horreur de l’incertitude. Et, après avoir mesuré les gains affichés depuis le début de l’année, certains ont décidé de lever le pied.
Prises de bénéfices et dégagements prudents
Vendredi avait déjà été une fin de semaine difficile pour les portefeuilles d’actions. À la Bourse de Bruxelles, l’indice Bel 20 avait reculé de 3,14 %, soit un recul important, comparable à celui de l’indice Eurostoxx 50 représentatif des grosses valeurs européennes, en recul vendredi de 3,26 %. La première séance de la semaine est aussi très mal partie, avec le repli des bourses chinoises et la chute du yuan en matinée. À Bruxelles, la Bourse devait reculer de 2 % d’entrée de jeu, avec une tendance très nette aux prises de bénéfices sur les valeurs les mieux notées depuis le début de l’année, comme Barco, matraquée alors que les analystes viennent de relever leurs estimations de cours sur le titre qui avait déjà pratiquement doublé sur l’année. Dégagements en panique aussi sur Umicore qui se redressait sur ses résultats publiés la semaine passée. Et enfin aggravation de la correction sur ING (-5 %) après le trou d’air lié, la semaine passée, à la publication de résultats décevants.
Dans ce contexte, la quasi-totalité des composantes de l’indice directeur de la Bourse de Bruxelles étant dans le rouge, avec une petite dizaine de valeurs belges cotées au Marché continu dans le vert, les programmes de gestion ont commencé à alléger les positions. Et il y a dès lors fort à craindre que la volatilité soit au menu des gestionnaires dans les jours qui viennent, avec à la clé des chutes de cours sur tous les segments de la cote. Actuellement, l’indice Bel 20 gagne encore près de 10 % depuis le début de l’année. Au mieux de sa forme, il en gagnait un peu plus de 15 %. Et ce qui est à craindre à Bruxelles, l’est aussi sur les autres places européennes. Avec des secteurs plus exposés comme les banques fragilisées par les taux au plancher, et les entreprises dont le sort est très dépendant de la conjoncture ou de sa perception, comme les industrielles, le secteur automobile, la chimie.
Des secteurs épargnés
Une fois que la situation se sera éclaircie, les investisseurs qui sont forcés de rester en Bourse - typiquement, les fonds de placement investissant tout ou partie en actions - rachèteront les valeurs plus défensives comme les entreprises pharmaceutiques ou de la distribution. Mais pour l’heure, les opérateurs vendent tous les secteurs, et les fonds indexés vendent par brassées les composantes des indices sur lesquels ils sont alignés. Et tous les opérateurs se surveillent pour savoir à quel moment il faudra revenir à l’achat. On aurait pu espérer un premier signal lundi en milieu d’après-midi, juste avant l’ouverture de Wall Street. Mais les premières transactions sur les valeurs américaines ont montré une forte réaction du marché, avec des ventes portant notamment sur les secteurs qui pourraient être impactés par les contre-mesures chinoises, ou d’autres, menacées également par les taxes américaines. À cet égard, l’action Apple était attaquée dès les premières minutes de cotation.