Revue boursière: une semaine financière placée sous le signe de l’attentisme
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Publié le 24-08-2019 à 08h47 - Mis à jour le 24-08-2019 à 10h49
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Les opérateurs ont pris leurs précautions pour éviter un piège vendredi.En l’absence d’éléments fondamentaux négatifs, les marchés boursiers ont retrouvé une orientation légèrement positive sur la semaine écoulée, mais dans des volumes d’affaires moins denses. C’est qu’à l’approche du discours très attendu du patron de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, au cours du symposium de Jackson Hole , les gestionnaires ont opté pour des positions prudentes, question de ne pas se retrouver bloqués dans un éventuel marché baissier en fin de semaine. Une attitude raisonnable qui leur a permis, vendredi en milieu d’après-midi, d’échapper à la vague de ventes suivant l’annonce d’une nouvelle réplique de la Chine dans la saga de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis. Le timing et la technique de cette annonce surprise font évidemment penser à la technique de communication tout en finesse de Donald Trump. En conséquence, il n’aura fallu que quelques minutes pour que les marchés boursiers de référence en Europe et aux États-Unis perdent l’essentiel du bénéfice de la semaine.
Récession programmée ?
La crise sino-américaine et ses développements ont au final raboté de moitié les gains boursiers de l’année en cours. C’est le cas pour les valeurs composant l’indice Bel 20 qui, après avoir affiché un gain de près de 16 %, est revenu à une avance de 8 % sur l’année, compte non tenu des dividendes payés par les sociétés cotées. On notera toutefois que le Bel 20 est dopé ou handicapé, selon la tendance, par son poids lourd, AB Inbev, en hausse de 50 % depuis le 1er janvier, ou Galapagos (+86 %) et dans une moindre mesure par Barco (+82 %) qui affiche une pondération bien plus faible en son sein. Mais ces variations positives qui tendent à rassurer sur la santé du marché belge seraient sujettes à révisions en cas de passage en zone de récession. L’économie allemande semble se diriger vers un tel scénario, freinée notamment par les menaces américaines sur les exportations. On notera que l’instigateur de ces taxes à l’importation maintient la pression en ce sens, à coups de tweets rageurs, ne fût-ce que pour influencer la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la poussant à réduire ses taux directeurs pour anticiper un hypothétique ralentissement économique.

Consommation stable
Car, à y regarder de plus près, au terme de la saison des résultats trimestriels des entreprises cotées à Wall Street, force est de constater que le secteur de la distribution, tiré par le marché intérieur américain, se porte plutôt bien. Après WalMart (1,27 dollar contre 1,22 attendu) la semaine passée, Target a gagné 26 % sur la semaine suite à des trimestriels nettement meilleurs qu’attendu (1,82 dollar contre 1,62 attendu). Dans le secteur des produits destinés aux habitations (bricolage, décoration), Home Depot a pris 8,50 % sur des résultats enthousiasmants, tout comme Lowe’s (+15,20 %).
À Bruxelles, la tendance a été plus floue, un avis d’analyste américain provoquant un solide ressac en Proximus. IBA, en revanche, malgré une perte trimestrielle mais un chiffre d’affaires et un carnet de commandes réconfortants, a bondi de plus de 10 %. Semaine maudite pour Oxurion (ex-Thrombogenics), marquée par une chute de 43 % suite à l’échec en phase II de test pour une de ses molécules. Repli plus modéré (- 2,80 %) pour Deceuninck, freiné par son exposition à l’économie turque. À retenir enfin, un arbitrage parmi les promoteurs immobiliers : Atenor a cédé 6,3 % cette semaine alors qu’Immobel gagnait 7 %.