N’oubliez pas les obligations émergentes
Dans un portefeuille diversifié, les pays émergents doivent prendre leur place. Il convient de suivre leur évolution.
Publié le 29-10-2019 à 18h12 - Mis à jour le 29-10-2019 à 18h16
Dans un portefeuille diversifié, les pays émergents doivent prendre leur place. Il convient de suivre leur évolution. Alors que les taux d’intérêt sont au plancher et que les rendements obligataires déçoivent les attentes des investisseurs, il est intéressant de se pencher sur les obligations des pays émergents.
1. Les obligations des pays émergents peuvent-elles être considérées comme des placements alternatifs ?
"Non, ces placements en obligations émergentes doivent faire partie du cœur du portefeuille. Longtemps, elles ont été considérées comme des placements satellites. Dans un environnement de taux d’intérêt bas, les investisseurs ont besoin de ces investissements en obligations émergentes dans leur allocation stratégique. Dans les indices obligataires, les pays émergents prennent une part de plus en plus importante. Ils représentent, aujourd’hui, près de 9 % dans l’indice Bloomberg Global Agg Index. Mais, en 2020, ce pourcentage passera à 15 % avec l’entrée d’obligations chinoises dans cet indice. Beaucoup d’investisseurs ne sont pas encore conscients de cette évolution", précise Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion dette émergente chez JP Morgan AM.
Chez les investisseurs institutionnels, la dette émergente n’est pas encore très populaire. Les portefeuilles devraient cependant s’aligner sur cette pondération des émergents dans les indices. Et la gamme de pays émergents est très large. Chez JP Morgan AM, les gérants obligataires suivent ainsi près de 80 pays.
2. Comment sélectionner ces obligations en portefeuille ? Doit-on privilégier certaines régions par rapport à d’autres ?
"Il n’y a pas vraiment de logique régionale. Bien sûr, l’Asie est fortement liée à l’évolution de la Chine. Les pays d’Amérique Latine sont fortement tributaires des exportations de matières premières et l’Afrique a sa dynamique propre. Mais, en réalité, au sein de chaque région, il y a une logique plutôt pays par pays", note Pierre-Yves Bareau. De ce fait, la gestion active qui sélectionne les poches de rendement en veillant à la liquidité prend tout son sens. "Aujourd’hui, nous sommes dans un environnement de marché plus compliqué. Il y a un risque de récession et nous pouvons alors craindre un risque de liquidité. Cet environnement est favorable à la gestion active face à la gestion indicielle", précise Pierre-Yves Bareau.
Dans un investissement obligataire dans les pays émergents, il faut considérer deux piliers : la croissance et les conditions financières. Les pays émergents affichent des taux de croissance supérieurs à ceux des pays développés. Mais il faut pouvoir financer cette croissance. "Il faut que ces pays puissent avoir accès au financement de cette croissance à des conditions financières abordables. Certains pays, comme l’Argentine par exemple, sont otages de ces conditions financières. Les pays qui s’en sortent sont ceux qui affichent une croissance et qui arrivent à la financer sans subir l’environnement extérieur."