Pour Vincent Van Dessel, il n'est pas question de fermer la Bourse de Bruxelles
Faut-il suspendre les cotations boursières? Pour le patron de la Bourse de Bruxelles, c'est inutile.
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Publié le 17-03-2020 à 14h16 - Mis à jour le 17-03-2020 à 15h18
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Faut-il suspendre les cotations boursières? Pour le patron de la Bourse de Bruxelles, c'est inutile.
Au vu de la volatilité des marchés d’actions -lundi soir, Wall Street a connu sa pire chute depuis le Krach de 1987, des voix s’élèvent pour demander une suspension temporaire des cotations… Pour Vincent Van Dessel, le patron de la Bourse de Bruxelles (Euronext Brussels), cela n’a pas de sens. « L’autorité française des marchés financiers (AMF) s’est exprimée à ce sujet et a assuré que l’idée n’était pas à l’ordre du jour. Procéder à un arrêt des cotations ajouterait à la confusion. C’est comme si on décidait d’arrêter l’activité des banques ! »
Wall Street a déjà été fermée
Mais il y a déjà eu de telles suspensions temporaires, à la Bourse de New York, notamment. « En effet, mais ces suspensions sont extrêmement rares. En 2001, au moment des attentats, il y avait des raisons physiques à l’arrêt des cotations, plus rien ne fonctionnait à New York. Et en octobre 2012, la suspension était liée à l’ampleur de la tempête de neige. Aujourd’hui, il n’y a rien de ce genre qui puisse justifier un blocage », assure encore Vincent Van Dessel.
Mais les coupe-circuit ont été activés ces derniers jours à Wall Street, et à Bruxelles. « Oui, mais à bon escient, pour laisser le temps au marché d’absorber les ordres. Ce dont il faut être conscient, c’est qu’à chaque vente correspond un achat. Le marché fonctionne, les échanges se poursuivent, et il y a de la liquidité », explique ce spécialiste des marchés financiers. Il faut noter qu’à Wall Street comme ailleurs, qu’en cas de suspension de la cotation des actions d’entreprises, il y a des effets induits. « Dès que les cotations sont interrompues, les indices ne sont plus calculés, et tous les instruments financiers qui font référence à ces indices sont bloqués. Il faut comprendre que ce n’est pas parce que l’on éteint la lumière que les choses changent ».
Une crise de plus courte durée?
Pour Vincent Van Dessel, il faut aussi prendre en compte les actions des autorités à tous les niveaux, et intégrer le fait que l’on est ici dans un contexte où le problème n’est pas, au départ, de nature économique. « Nous avons vécu des crises, en 87, en 89, en 90, 2001, 203, et 2008, bien sûr. Mais en 2008, on savait que cela allait durer, et pourquoi. Ici, on est sans doute dans le cadre d’une crise à court terme, mesurée en semaines, plutôt qu’en années ».
Les autorités de marché belges ont, par ailleurs, publié ce mardi un avis sur les ventes à découvert, opérations qui favorisent la volatilité et peuvent accroître la baisse de certaines actions. Celles-ci sont désormais interdites jusqu’à nouvel ordre. Par la suite, les entreprises de gestion qui effectuent ce type de spéculation doivent en faire état dès qu’elles atteignent le seul de 0,2 % du capital d’une entreprise cotée en vente à découvert. Ce seuil est désormais abaissé à 0,1 %.