Bourse de Bruxelles : suspension des ventes à découvert pour freiner la spéculation débridée
Les autorités de marché belge freinent la spéculation débridée en Bourse de Bruxelles. Explications.
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Publié le 18-03-2020 à 12h58 - Mis à jour le 18-03-2020 à 20h40
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Les autorités de marché belge freinent la spéculation débridée en Bourse de Bruxelles. Explications.
Comme nous l’évoquions mardi, l’autorité belge des marchés financiers (FSMA) a annoncé la suspension des ventes à découvert sur une série d’actions cotées à la Bourse de Bruxelles (voir liste ci-dessous). Le but : freiner la volatilité excessive de ces valeurs en cas de baisse. Le principe des ventes à découvert est de vendre dans le marché des paquets de titres dont on n'est pas propriétaire en tablant sur leur baisse, pour les racheter à un cours inférieur, et empocher ainsi la différence.On pale de ventes à découvert ou de "short selling"
Tesla harcelée par la meute
C’est le fait de gros fonds spéculatifs qui ne se gênent pas pour expliquer les raisons de telles opérations. On se souviendra à cet égard des plaintes répétées du patron de Tesla à propos de ces fonds spéculatifs, dont les promoteurs clamaient dans la presse américaine que le producteur de voitures électriques était au bord du gouffre, ce qui ajoutait, bien entendu à la pression du marché sur le titre. Certes, Tesla n’était pas au mieux de sa forme. Mais entre-temps, l’entreprise a su montrer sa capacité à dégager des bénéfices récurrents et les vendeurs à découvert ont perdu pas mal d’argent, jusqu’au tsunami boursier de ces derniers jours Ces spéculateurs auraient pu créer les conditions d’une faillite, en empêchant, par exemple, l’entreprise de réussir une augmentation de capital ou une émission obligataire pour faire rentrer des liquidités.
Pratiques rentables, mais discutables
Pourquoi autoriser de telles pratiques ? Il s’agit d’un point de vue purement financier, d’opérations permettant de générer des bénéfices pour les fonds d’investissement. On peut spéculer à la baisse tout comme on spécule à la hausse. Ces opérations qui supposent le prêt d’actions par des intermédiaires ont un coût qui permet par exemple à d’autres fonds de rentabiliser des actions détenues dont le rendement n’est pas optimal. Il y a donc là un marché spécifique exploité par une frange du monde financier. C’est d’ailleurs ce qui explique que la suspension de ces ventes à découvert à la Bourse de Bruxelles soient temporaires (un mois). À chaque vente ou prêt de titres correspondent des courtages. Il n’est pas rare d’ailleurs de voir des fonds promus par un organisme financier, jouer à la baisse à court terme sur des valeurs pourtant détenues à long terme par un fonds du même organisme. À la Bourse de Bruxelles, c’est le cas du fonds américain Blackrock qui est à la fois actionnaire du groupe Ontex via certains de ses fonds, et « short » sur le titre au travers d’autres fonds. Quelles sont les entreprises belges sur lesquelles des fonds "short" pèsent le plus lourd ? Solvay, Umicore, Colruyt, Ageas, Proximus, Barco, Euronav.
Le cas Dexia
Et puis, il y a des cas qui font réfléchir. Comme celui des « short sellers » positionnés sur les titres Dexia en 2008, dont certains clamaient que la banque était elle-même un gigantesque fonds spéculatif. Et qui avaient raison comme l’histoire l’a démontré.
Quels sont les fonds spéculatifs « short » les plus actifs chez nous sur les valeurs belges ? Citadel Europe LLP, AQR Capital Management LLC et Marshall Wace LLP.
Les valeurs concernées par la décision de la FSMA :
- AB InBev
- Aedifica
- Ageas
- Barco
- Biocartis
- CFE
- Celyad
- Econocom
- GIMV
- KBC Group et Ancora
- Kinepolis
- Montea
- Retail Estate
- Sequana Medical
- Solvac
- WDP (SIR)
- Saint-Gobain (sur décision de l’autorité française des marchés [AMF]