Ant, Airbnb: les introductions en Bourse ont à nouveau la cote
Le niveau des valorisations boursières des valeurs technologiques suscite bien des convoitises.
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Publié le 25-08-2020 à 19h03 - Mis à jour le 25-08-2020 à 19h10
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La société chinoise de paiements mobiles Ant, liée au groupe Alibaba, a entamé les démarches pour faire coter ses actions à la Bourse de Hong Kong et à Shanghai. Ce jeune géant de la finance dont la partie visible est sa filiale Alipay a donc fait rédiger un impressionnant prospectus de 674 pages pour convaincre les investisseurs de son potentiel de croissance. Cet exercice de transparence n’est pas sans risques puisqu’il fournit une foule de détails stratégiques dont la concurrence doit déjà se délecter. Pourquoi un acteur de premier plan des paiements en Chine souhaite-t-il se faire coter ? Il s’agit ici de ne vendre qu’une part des actions existantes pour lever un montant estimé à 30 milliards de dollars (US), ce qui ferait de cette opération la plus importante du genre, dépassant celle du géant saoudien du pétrole Aramco, qui avait levé 29,4 milliards en décembre de l’année passée. Si tout se déroule comme prévu, la valorisation du groupe tournerait autour de 225 milliards de dollars.
Cette levée de fonds record va servir à financer la croissance rapide des activités du groupe, et surtout, à conquérir des marchés étrangers, le reste de l’Asie, d’abord, les vues sur le marché américain étant actuellement bloquées par le conflit commercial en cours. C’est d’ailleurs aussi le cas du géant chinois de la vente en ligne Alibaba.
Jack Ma, dans l’ombre
Derrière l’entreprise, on retrouve une pyramide de sociétés détenant les parts du capital, et derrière l’une de ces sociétés, Hangzhou Yunbo, on retrouve enfin Jack Ma, le milliardaire chinois fondateur d’Alibaba. Ce dernier qui a passé les commandes d’Alibaba à un autre CEO, s’est fait plus discret ces derniers temps, souhaitant notamment se consacrer à des œuvres philanthropiques. Alibaba qui pèse quelque 740 milliards de dollars en Bourse, détient un tiers du capital de Ant. Cette opération aura un impact significatif sur sa valorisation, par la suite.
Une pluie de chiffres
Qu’est-ce qui permet de valoriser une entreprise née en 2004, aux débuts du commerce en ligne ? D’abord, ses qualités d’innovation, qui en font le premier acteur du secteur en Chine. Et puis, il y a les chiffres. Alipay, c’est plus d’un milliard d’utilisateurs annuels actifs (700 millions actifs chaque mois), et plus de 80 millions de commerçants affiliés. L’entreprise revendique aussi plus de 2 000 partenaires utilisant sa plateforme pour proposer des services financiers, prêts, assurances, etc. La plateforme assure gérer un volume annuel de 17 000 milliards de dollars. Les bénéfices sont au rendez-vous, prévus en croissance de 30 % sur cette année pourtant particulière. De quoi séduire les gros investisseurs qui sont déjà nombreux à se bousculer au portillon.
De la place pour Airbnb ?
La forme olympique des places boursières dédiées aux valeurs technologiques attire les entreprises qui peuvent s’y vendre au meilleur prix. Mais l’opération Ant risque fort de drainer une bonne partie des capitaux disponibles. Et les investisseurs pourraient faire la fine bouche sur les autres propositions. Il y a notamment celles d’Airbnb, la plateforme de location de logements entre particuliers. Estimée à 35 milliards de dollars avant la crise du Covid-19, elle a vu son activité fondre, et a dû licencier. Elle songe toujours à une cotation à New York, mais avec des ambitions revues à la baisse, même si le secteur recommence à vivre. Enfin, le marché espère qu’Elon Musk lève le voile sur une autre opération attendue : l’introduction en Bourse de son futur réseau internet par satellites, Starlink. Pour sa société de lanceurs spatiaux, il faudra attendre plus longtemps : Musk a récemment repoussé cette idée.