IBA fait un grand pas en Chine, et flambe en Bourse
En marge de résultats impactés par la crise sanitaire, le groupe belge a diffusé une très bonne nouvelle.
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Publié le 26-08-2020 à 18h38 - Mis à jour le 01-09-2020 à 10h27
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Comme attendu, les résultats semestriels diffusés par le spécialiste belge de la protonthérapie IBA ont été mis sous pression par la crise sanitaire, qui a généré des délais dans les opérations. Mais ce qui était moins attendu, c’est l’annonce d’un gros contrat en Chine, portant sur une valeur minimum de 100 millions d’euros. Après avoir demandé une suspension de la cotation et annoncé une publication différée de ses résultats, le groupe a donc diffusé la bonne nouvelle, avant la reprise de cotation. La nouvelle a été saluée par le marché puisque l’action qui avait terminé la séance de mardi à 7,11 euros a bondi de près de 30 % avant de clôturer en hausse de 31,22 % à 9,33 euros.
Un accord stratégique majeur
IBA, qui a déjà des projets en cours en Chine et a le droit de les mener à terme, a donc trouvé un partenaire pour faire face à ce marché gigantesque. Il s’agit d’un accord de licence stratégique avec CGN Nuclear Technology Development, une entreprise cotée en Bourse à Shenzen, et sa filiale CGN Dasheng Electron AcceleratorTechnology, pour les droits exclusifs sur la technologie Proteus d’IBA en Chine. "IBA aura pour responsabilité d’assister et de former le personnel de CGN Dasheng pour le développement, la production, la gestion et la maintenance de cette technologie", explique la société néolouvaniste dans un communiqué. Pour se faire une idée de l’importance de l’accord, il suffit de comparer la taille des deux acteurs. En Bourse, IBA pèse actuellement 258 millions d’euros, tandis que CGN Nuclear Technology pèse 11 milliards de dollars. En pratique, IBA va recevoir un premier versement de 20 millions dans les jours qui viennent, puis 20 millions par an durant les quatre années qui viennent, auxquels viendra s’ajouter "un flux important de revenus liés à des redevances annuelles sur les ventes futures".
Belles perspectives
Ces 20 millions annuels sont aussi à comparer avec les résultats semestriels du groupe, qui a affiché sur la période un chiffre d’affaires de 109 millions d’euros, en recul de 14,3 % par rapport au premier semestre 2019. "Cette diminution étant le signe d’un affaiblissement de la ligne de revenus liés aux équipements de protonthérapie suite à plusieurs retards matériels en raison de la pandémie". On est donc ici face à un recul qui sera rattrapé lorsque la situation sanitaire sera rétablie. On aura aussi compris que, toutes autres choses restant égales, le semestre prochain sera un grand cru pour l’entreprise. En attendant, la perte nette de l’entreprise s’élève à 12 millions d’euros.
Les analystes qui suivent la valeur seront-ils enthousiasmés par l’accord annoncé ce mercredi ? Le spécialiste d’ING s’est fendu d’une présentation de celui-ci, mais a maintenu sa recommandation à "vendre", alors que chez Jefferies elle est encore à "sous-performance". Chez Kepler Cheuvreux et chez KBC, on reste à "conserver", ce qui, au vu de la performance du jour, s’est révélé un conseil payant.