Premiers coups de semonce sur le Nasdaq : quelques centaines de milliards ont disparu en fumée
Jeudi soir, les nouveaux investisseurs ont vécu leur premier choc à la baisse.
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Publié le 04-09-2020 à 17h21 - Mis à jour le 04-09-2020 à 18h11
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Cela fait des semaines que les observateurs des marchés financiers évoquent pour les grosses valeurs technologiques cotées sur le Nasdaq le principe d’une bulle. Rien que le top 6 du Nasdaq, comprenant Apple, Amazon, Google, Microsoft, Facebook et Tesla, pesait jusqu’à mercredi soir près de 9 000 milliards de dollars. “Pesait”, parce que jeudi soir, quelques centaines de ces milliards ont disparu en fumée. La bulle, alimentée par des particuliers américains, une nouvelle génération d’investisseurs avides de profiter du rallye des valeurs technologiques dopées par la crise sanitaire, a commencé à se dégonfler. Apple a perdu 8 % (de sa capitalisation boursière de plus de 2 000 milliards de dollars), Amazon 4,63 %, Google 5 %, Microsoft 6,2 %, Facebook 3,76 % et Tesla 9 %. Une exception ? Zoom Video Communications qui a bondi de 40 % sur des résultats explosifs, et qui conserve encore une avance de près de 30 % sur la semaine.
Tesla au démarrage de la baisse
Inutile de préciser que ce revers, sain pour l’équilibre du marché, a fait mal à certains portefeuilles. On songe, aux États-Unis, à ces dizaines de milliers de jeunes qui ont acheté des actions Tesla sans se soucier de leur valorisation. Le site de courtage Robinhood, axé sur ce jeune public, faisant la promotion de l’argent facile en mettant notamment Tesla en évidence. Et, après avoir mis en garde ces derniers sur la valorisation absurde de son entreprise en Bourse, c’est son patron, Elon Musk lui-même, qui a sans doute déclenché la vague de prises de bénéfices en annonçant en début de semaine son intention d’émettre pour 5 milliards de dollars d’actions nouvelles. Une option logique, opportuniste, mais qui a sérieusement refroidi le marché, Tesla ayant entamé un mouvement de baisse, suivi par le reste du marché. Parmi les néoinvestisseurs jonglant sur leurs smartphones, certains avaient acheté des options sur le Nasdaq ou sur ces belles valeurs, pariant sur une poursuite de la hausse. Ceux-là ont perdu gros, sauf à voir le marché redémarrer.
À la veille du week-end, au début d’une séance marquée par un retour de la volatilité, il semblait que le coup de froid de jeudi suscitait une fuite des nouveaux investisseurs. En début de semaine prochaine, on pourrait toutefois assister à l’arrivée d’une nouvelle vague attirée par la chasse aux bonnes affaires. Mais les valeurs technos restent chères. On a d’ailleurs assisté aux États-Unis et en Europe, à un redressement des valeurs traditionnelles industrielles, automobiles, bancaires, au détriment des technologiques et, plus généralement, des entreprises ayant le plus profité de la crise sanitaire. Ce début de rotation sectoriel des portefeuilles sera probablement confirmé et amplifié par l’annonce d’un traitement ou d’un vaccin contre le coronvirus, et partant, par le redémarrage de pans de l’économie encore paralysés par la crise sanitaire. Aux États-Unis, en Europe et en Chine, les indices mesurant l’activité industrielle et des services montrent par ailleurs un redémarrage satisfaisant de la machine économique.
Concentrations en vue
En Europe, les technologiques ont cédé du terrain au profit d’autres secteurs. Les banques notamment, suite à l’annonce de discussion entre les banques espagnoles Caixa (+9 % cette semaine) et Bankia (+19 %) en vue d’une fusion, afin de former la plus grande banque d’Espagne avec 587 milliards d’euros d’actifs. L’État espagnol qui avait dû injecter 22,4 milliards d’euros dans Bankia en 2012 et qui en détient encore 61,8 % a donné son feu vert pour l’ouverture des discussions. Le secteur est en ébullition. Dans un autre segment d’activités, Suez a bondi de plus 21,6 % après la proposition de Veolia de racheter la participation que le groupe Engie détient dans la société au prix de 15,50 euros par action. Engie a rejeté l’offre, l’estimant insuffisante et hostile. Dans la foulée, Engie a progressé de 6,6 % cette semaine. Kering a gagné 7,5 % en raison de l’optimisme des investisseurs à l’égard d’une reprise des ventes de produits de luxe.
À la Bourse de Bruxelles, Solvay a profité de l’ambiance favorable aux industrielles, tout comme Aperam et Umicore. Sofina, peut-être assimilée à une technologique, a subi des prises de bénéfices. Parmi les télécoms, Telenet a subi des prises de bénéfices et a reculé de près de 8 %, alors que Proximus ne montre toujours pas de signe de redressement malgré un rendement sur dividende de 9 % bruts…