L’offensive du président Biden montre son efficacité et soutient les marchés
L'efficacité du plan de soutien de Joe Biden, les déboires d'Archegos et la récente débâcle de Deliveroo sont au menu de la revue boursière de la semaine.
- Publié le 02-04-2021 à 19h20
- Mis à jour le 02-04-2021 à 19h21
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Les investisseurs ont soutenu les cours de Bourse sur la (courte) semaine écoulée, portés par les nouvelles en provenance des États-Unis. Les premiers mois de la présidence de Joe Biden se soldent en effet par des résultats palpables et dont les conséquences à moyen terme sont déjà anticipées par les opérateurs. La campagne de vaccination du président américain est d’ores et déjà un succès, les objectifs de ce dernier étant largement dépassés dans les faits. Conséquemment, certains États commencent à relâcher la pression sur les citoyens, ce qui augure d’une reprise vivace de l’activité économique. De plus, Biden porte désormais un plan plus axé sur le développement des infrastructures, des solutions énergétiques, ce qui a déjà eu pour effet de doper les cours des entreprises spécialisées dans l’énergie durable, et les constructeurs de véhicules électriques américains. Tesla a donc rebondi de près de 10 %, Enphase Energy et ses accessoires pour installations photovoltaïques de 12 %, et Applied Materials spécialisée en semi-conducteurs de 10 %. Les Américains apprécient, ce qui s’est traduit par un redémarrage de la confiance des consommateurs.
Obligataires sous pression
Évidemment, dans un tel tableau, il y a toujours quelques ombres. Ainsi, le marché a poursuivi l’alignement de sa stratégie obligataire sur un hypothétique resserrement de la politique de taux de la Réserve fédérale américaine, ce qui a maintenu les rendements de référence à 10 ans sur le dollar à près de 1,65 %. Cette situation, on le sait, pèse sur la valorisation des stocks d’obligations existantes. Le trimestre écoulé a donc laissé des traces dans les portefeuilles, avec à la clé un rendement négatif comme on n’en avait plus vu depuis 1980. Rappelons que si un frémissement se fait sentir en Europe, la situation n’est pas encore préoccupante.
Archegos et les banques
Un autre mouvement a secoué le monde bancaire. Il s’agit de la vente il y a quelques jours en Bourse de New York, de quelque 20 milliards de dollars d’actions, d’entreprises chinoises essentiellement, pour le compte du fonds spéculatif Archegos Capital Management. Apparemment, ce fonds a spéculé à la hausse sur des actions comme Baidu, Tencent Music Entertainment Group, Vipshop holding et Viacom.

Apparemment, l’homme d’affaires Bill Hwang, qui est aux commandes du fonds, a joué à fond l’effet de levier à l’achat sur ces valeurs, mais a vu leur tendance se retourner à la défaveur des mesures prises par les États-Unis à l’encontre d’entreprises chinoises cotées à New York, et à la reprise en mains de ces entreprises par les autorités chinoises. En conséquence, les courtiers d’Archegos ont procédé à un "appel de marge", soit des garanties financières supplémentaires, qui ont conduit le fonds spéculatif à vendre rapidement et… à acter de lourdes pertes. Et les banques dans ce scénario ? La banque japonaise Nomura qui a cofinancé les opérations du fonds spéculatif, et surtout le Crédit Suisse, ont dû faire la lumière sur leur exposition à l’implosion d’Archegos.
Le vent tourne pour les IPO
Sur le front boursier, le climat est devenu pesant pour les entreprises désireuses de décrocher le jackpot au travers d’une introduction en Bourse (IPO, pour Initial Public Offering). À preuve, le fiasco retentissant de l’introduction cette semaine des actions de l’entreprise de livraison de repas Deliveroo en Bourse de Londres. D’abord, l’action a été vendue dans le bas de la fourchette de prix prévue, déjà revue à la baisse préalablement, soit 390 pence, mais elle a ensuite chuté de 27 %. C’est qu’entre l’annonce de l’opération et sa réalisation, il y a eu un jugement qui a conduit Uber à reconnaître un statut d’employé à ses chauffeurs au Royaume-Uni, ce qui pourrait s’étendre à tout le secteur de l’économie dite collaborative.
Ekopak porté par Marc Couke
À la Bourse de Bruxelles, l’homme d’affaires belge Marc Couke, qui s’est délesté cette semaine d’un paquet d’actions Mithra dont l’action a grimpé de 30 % sur le mois écoulé, a investi quelques millions dans une jeune entreprise active dans le traitement de l’eau, Ekopak, l’aidant de cette manière à séduire le public d’investisseurs institutionnels visés par cette petite IPO, et à attirer ensuite le public qui a fait grimper le cours de l’action de 7,3 %.