Revue boursière : En Europe, le secteur de l’assurance fait des merveilles
Les grands noms du secteur ont brillé, comme le géant allemand Munich Re ou le néerlandais Aegon.
- Publié le 13-08-2021 à 17h07
- Mis à jour le 13-08-2021 à 18h21
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Alors que s’achève la saison des résultats trimestriels, force est de constater que ce n’est pas de là que viendraient les éventuels germes d’une correction des marchés boursiers, alors que beaucoup de grands indices ont atteint des sommets cette semaine. Aux États-Unis, la plupart - 85,1 % précisément -, des entreprises composant l’indice S&P 500 ont livré des chiffres bien meilleurs qu’attendu pour 12,9 % de déceptions et 2 % conformes aux prévisions.
Dans les dernières publications de sociétés américaines, retenons cette semaine celle d’eBay qui a affiché un bénéfice par action supérieur aux attentes (0,99 dollar contre 0,945 prévu) mais qui a un peu refroidi le marché en évoquant des incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire. Airbnb, toujours ralentie par ce même contexte, a acté une perte de 0,11 dollar par action, inférieure à ce qui était craint.
Disney sur le thème de la reprise
Disney a en revanche retrouvé les faveurs du marché sur un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 45 % à 17,02 milliards de dollars, et un bénéfice par action de 0,80 dollar là où les analystes en attendaient 0,55… La réouverture de parcs d’attractions du groupe y est évidemment pour quelque chose, mais la bonne surprise est surtout venue du succès de l’offre de streaming vidéo qui a séduit 15 millions de clients supplémentaires. Ils sont désormais 174 millions à s’être abonnés à l’offre d’un des canaux Disney, ce qui explique la stagnation relative de la concurrence.
L’assurance tient le cap
En Europe, c’est le secteur de l’assurance qui s’est mis en évidence sur la semaine écoulée, avec une progression de près de 4 % de l’indice Stoxx 600 sectoriel. Les grands noms du secteur ont brillé, en effet, comme le géant allemand Munich Re qui a pris plus de 7 % après avoir annoncé un bénéfice de 7,89 euros par action contre 6,02 attendus. Le néerlandais Aegon a bondi de 14 %, dans le même contexte, Zurich Insurance de 7 % et NN Group de 6 %.

Le marché a été littéralement emballé par l’assurance, à une exception : Ageas qui a reculé de près de 4 %. L’assureur belge a pourtant enregistré une progression de 11 % des encaissements à 22,185 milliards d’euros sur le premier semestre, et a même acté une hausse de 12 % des encaissements sur les marchés asiatiques. Et si l’assureur a revu à la baisse ses prévisions bénéficiaires pour l’ensemble de l’année, c’est pour prendre en compte le poids des indemnisations liées aux récentes inondations.
Dans un premier temps, le marché a frémi sur l’estimation du coût de ces sinistres à 400 millions d’euros, mais c’était sans compter avec la présence en deuxième ligne, des réassureurs qui permettront de réduire la note à 55 millions d’euros. Retenons qu’aux cours actuels proches de 45 euros, l’action semble bon marché aux yeux de brokers qui l’ont inscrite à l’achat cette semaine. Elle se traite en tout cas sous le niveau des fonds propres par action qui s’élèvent à 61,11 euros.
Ahold Delhaize relève la barre
Autres résultats attendus à la Bourse de Bruxelles, ceux d’Ahold Delhaize, un groupe désormais néerlandais, mais présent historiquement dans les portefeuilles des investisseurs belges. Ici, la lecture des résultats semestriels est plus complexe puisqu’elle se réfère par comparaison au premier semestre 2020. Une période marquée l’an passé pour beaucoup de secteurs par un ralentissement plus ou moins douloureux de l’activité en raison des restrictions liées à la crise sanitaire, sauf, notamment, dans le domaine de l’alimentation.
Est-ce là qu’il faut trouver l’explication du tassement du chiffre d’affaires du groupe de distribution d’une année sur l’autre ? Sans doute. Mais c’est la période actuelle qui déterminera la qualité de l’exercice. Et à ce stade, au vu de l’appétit de consommation des ménages américains et de celui, réveillé, des ménages européens, le groupe table sur un second semestre intéressant au point de relever ses prévisions de résultats pour l’année. Notons qu’Ahold Delhaize a aussi mis en évidence la croissance de 62 % de ses ventes en ligne à 3,79 milliards d’euros, soit un peu plus de 10 % du chiffre d’affaires global sur le semestre écoulé. Comparé à 2019, une année "normale", le bénéfice par action devrait afficher une croissance de 15 à 20 %.