Le potentiel de hausse d’Oracle est en grande partie épuisé
Comme bon nombre d’acteurs historiques, le groupe a été contraint de faire face au bouleversement de son marché.
Publié le 10-09-2021 à 19h43 - Mis à jour le 10-09-2021 à 19h59
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Oracle fait partie des plus anciens groupes technologiques en activité sur la place américaine, et reste encore aujourd’hui l'un des principaux éditeurs de logiciels utilisé dans les entreprises, dans des domaines aussi divers que les bases de données, la gestion de la relation avec les clients ou le suivi des approvisionnements. Comme bon nombre d’acteurs historiques, le groupe a été contraint de faire face au bouleversement de son marché, avec des clients qui ne souhaitent plus acheter de licences pour utiliser la suite des programmes, mais préfèrent aujourd’hui des formules d’abonnement moins chères couplées à un accès à la demande sur le cloud afin de pouvoir en permanence bénéficier des dernières versions disponibles.
Transition vers Internet
Dans l’ensemble, Oracle a bien négocié sa transition vers Internet, un processus démarré vers la fin des années 1990. Les marges opérationnelles restent élevées et stables, avec un résultat net annuel qui dépasse 10 milliards de dollars depuis plusieurs exercices, et qui devrait rester en progression pour les prochaines années. Le groupe sort d’un excellent exercice 2020-2021, avec un niveau d’activité qui a été soutenu par la pandémie, un grand nombre d’entreprises ayant dopé leurs budgets informatiques en vue d’accélérer leur transition digitale. Le titre est d’ailleurs en progression de près de 40 % depuis le début 2021.

La croissance attendue du chiffre d’affaires pour les prochaines années reste toutefois anémique, autour de 3-5 % par an. Mais les flux de trésorerie pharaoniques dégagés par le groupe lui permettent de racheter chaque année une partie importante des actions en circulation, une manière de doper au prix fort la croissance bénéficiaire vers un niveau de 10 % par an.
À la suite de la forte hausse du titre depuis début 2021, la valorisation est devenue nettement moins intéressante, avec un rapport cours/bénéfice qui dépasse 22 pour l’exercice en cours. Le consensus est en conséquence devenu assez prudent, avec seulement 6 analystes favorables sur 29, et un cours qui dépasse aujourd’hui largement l’objectif moyen des analystes. Le potentiel semble donc être aujourd’hui en grande partie épuisé sur Oracle.
Ce lundi 13 septembre, le groupe annoncera ses résultats pour le premier trimestre de l’exercice 2021-2022, et le marché devrait être particulièrement attentif à l’impact du plan d’investissements dans les services cloud (annoncé il y a quelques mois) sur la rentabilité future du groupe.