L’œil du marché : "Les investisseurs craignent que les tensions inflationnistes ne soient plus durables qu'annoncé"
Les Bourses européennes ont globalement démarré la journée en baisse ce mardi matin, alors que l'inflation américaine est attendue pour la mi-journée.
Publié le 14-09-2021 à 10h06
:focal(635x325:645x315)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/34SFTVE2UZDQFISSURBU7TZ6Q4.jpg)
Après une ouverture proche de l'équilibre, la Bourse de Paris perdait 0,67 %, lestée par des valeurs du luxe mal orientées dans le sillage des Bourses chinoises, et alors que l'inflation américaine est attendue pour la mi-journée. A 09H30 l'indice vedette CAC 40 perdait 45,94 points à 6.630,99 points, au lendemain d'un petit rebond de 0,20 %.
De son côté, le Dax de la
Bourse de Francfort
stagnait à -0,02 % à 15 697.78 points, vers 9H25 (7H25 GMT). Le FTSE-100 de la
Bourse de Londres
affichait -0,29 % à 7 048.01 points, et le Bel 20 de la
Bourse de Bruxelles
-0,25 % à 4 179.37 points.
La situation financière du géant chinois de l'immobilier Evergande et les rumeurs sur un démantèlement de l'application de paiement Alipay, détenue par Alibaba, continuent d'inquiéter. Evergrande, en proie à une dette abyssale, a admis mardi faire face à une "pression énorme" sur le plan financier et prévenu qu'il pourrait ne pas honorer ses obligations envers ses créanciers.
"Un défaut (de paiement) aurait pour conséquence un effondrement d'autres acteurs dans le domaine de la construction, et pourrait fragiliser le marché de l'immobilier local", expliquent les analystes de Saxo Banque dans une note.
Par ailleurs, le principal rendez-vous du jour sera la publication de l'indice des prix à la consommation (IPC) d'août aux Etat-Unis.
Le consensus des économistes anticipe un très léger repli, revenant de 5,4 % sur un an à 5,3 %, ce qui "est insuffisant pour rassurer les investisseurs qui craignent que les tensions inflationnistes soient plus durables qu'annoncé par les banques centrales", estime Saxo Banque.
Inflation transitoire ?
Depuis des mois les banques centrales répètent que l'inflation ne sera que transitoire et se fient plus à l'état de la reprise économique qu'au niveau des prix pour définir leurs politiques monétaires. Mais à une semaine de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), une inflation encore très élevée sera très inconfortable pour ses membres.
Déjà vendredi, les prix de gros des biens et services aux Etats-Unis sont ressortis très élevés. L'indice PPI a en effet grimpé à un rythme jamais vu en août sur un an, mais la hausse sur un mois continue de ralentir.
La Fed a déjà prévenu qu'elle réduira ses achats d'actifs avant la fin de l'année mais n'a pas précisé son calendrier ni l'ampleur de ce tour de vis monétaire.
Du côté des indicateurs, le taux de chômage a légèrement reculé au Royaume-Unis entre mai et juillet, à 4,6 % contre 4,7 % pour les trois mois précédents, un redémarrage permis par la fin de toutes les restrictions sanitaires.
La Banque de France a relevé sa prévision de croissance de l'économie française pour cette année, à 6,3 %, s'affichant plus optimiste que le gouvernement, tout comme l'Insee qui a rehaussé ses perspectives la semaine dernière.