Voitures électriques : Tesla de plus en plus bousculé sur le marché belge par les marques historiques
Les constructeurs européens occupent 13 des places du Top 20 des voitures électriques les plus vendues depuis le début de l'année.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/9ebfc707-2a00-47c9-bd7b-34a252d84686.png)
Publié le 13-10-2021 à 08h09 - Mis à jour le 13-10-2021 à 08h15
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/Y5G56MASHNGV7IVPOFRNIW224U.jpg)
Le constructeur américain Tesla continue à faire la course en tête sur le marché belge des voitures électriques en forte progression au 3e trimestre. Leur part de marché est de 4,9 % pour un total de 15 296 véhicules, contre 3,9 % sur le premier semestre et 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2020, selon les dernières statistiques de Febiac, la fédération belge de l’Automobile et du Cycle.
Tesla n’en a pas moins mangé son pain blanc, devant désormais compter avec des concurrents de plus en plus nombreux et déterminés.

Il y a aujourd’hui une soixantaine de modèles 100 % électriques proposés sur le marché belge, ce qui entame sérieusement l’hégémonie de Tesla.
La marque 100 % électrique a pesé 15 % au niveau des parts de marché dans ce segment sur les neufs premiers de l’année, contre 20 % en 2020 et pas moins de 42 % en 2019.

Les grands gagnants de cette vaste redistribution des cartes sont les marques européennes – 13 modèles dans le top 20 – et plus particulièrement le groupe allemand VW (VW, Audi, Porsche, Skoda), qui place cinq véhicules dans le top dix, de quoi lui donner une part de marché deux fois supérieure. Stellantis, avec ses marques Peugeot, Fiat et Opel en place quatre, et c’est deux modèles pour le groupe BMW (BMW et Mini). Volvo et Mercedes complètent le palmarès européen.
Audi à l’affût
Quoi qu’il en soit, l’écart entre Tesla – 1 937 immatriculations pour le Model 3 – et son plus proche concurrent, Audi e-tron avec 1 439 immatriculations, tend d’ailleurs à s’amenuiser au fil du temps : 465 immatriculations pour le Model 3 de juillet à septembre et 869 pour l’e-tron.
"Nous avons aussi immatriculé cette année 251 Q4, un modèle lancé en juin", relève Sofie Luyck, porte-parole chez Audi, dont le taux de pénétration dans le segment électrique est pour le moins spectaculaire : 13 % du total de ses ventes sur les neuf premiers mois de l'année ont été des modèles 100 % électriques, contre 5 % en 2020. Si l'on ajoute les voitures hybrides (association de batteries électriques et moteur thermique), les ventes de voitures électrifiées ont représenté 31 % du total des ventes en 2021, contre 12 % l'an dernier.
La progression est également spectaculaire chez BMW, dont les ventes de son modèle X3 affichent 905 exemplaires au compteur depuis le début de l'année. "Sur le mois de septembre, nous avons vendu 261 voitures électriques, soit 11,3 % du total, note Jeroen Lissens, porte-parole. Nous avons également vendu 768 hybrides, soit 33,4 % du total." Les voitures électrifiées ont donc pesé 44,7 % du total sur le mois de septembre, contre une moyenne de 29,6 % sur les neuf premiers mois de l'année.
La part de marché des voitures hybrides est également en constante évolution : 16,9 % sur 2021, contre 15,7 % sur le premier semestre et 10,6 % l’an dernier.
Dans ce créneau, ce sont les hybrides rechargeables (37 271 véhicules) qui tiennent le haut du pavé, avec 11,9 % de part de marché globale contre 5 % pour les hybrides non rechargeables par prise électrique (15 670), soit pour ces dernières à peine plus que les modèles 100 % électriques (15 296).
Ce segment est largement dominé par les marques premium : BMW plaçant trois modèles dans le top cinq, dont la première place avec 2 848 voitures X5 immatriculées depuis le début de l’année.
À l’inverse, la Renault ZOE a disparu des radars alors qu’elle occupait la 3e place du classement fin 2020. La voiture électrique la moins chère du marché, la Dacia Spring, lancée au printemps, a pu compter sur 156 immatriculations à la fin août.
La prédominance du marché “fleet”
Qu’il s’agisse des véhicules électriques ou des hybrides rechargeables, ce marché est dominé par les voitures de société : c’est le cas pour 86,3 % des voitures électriques et pour 87,6 % des hybrides rechargeables, toujours selon Febiac.
Le prix de ces véhicules est bien plus élevé que pour les versions thermiques et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à équiper leurs parkings de stations de recharge voire à fournir une installation de recharge au domicile des employés bénéficiant d’un tel avantage.
"Le marché est actuellement soutenu par les clients 'fleet' qui s'orientent de plus en plus vers les modèles hybrides ou électriques, eux-mêmes favorisés par une fiscalité avantageuse", analyse Jean-Marc Ponteville, porte-parole de la marque VW. "Le coût total d'une voiture électrique est déjà plus avantageux que celui d'une voiture thermique."
À partir de 2026, seules les voitures de société sans émission carbone seront déductibles à 100 %, ce qui va forcément diminuer l’attrait des hybrides rechargeables.
Le choix des particuliers
Les particuliers, quant à eux, se tournent plutôt vers les hybrides autorechargeables (les batteries se rechargent au gré des freinages, par exemple) : 53 % des immatriculations l’ont été à titre privé depuis le début de l’année.
Qui dit hybrides autorechargeables, dit Toyota en Belgique. À lui seul, le constructeur japonais représente quelque deux tiers des ventes ; avec plus de 10 000 véhicules vendus depuis le début de l’année sur un total de 12 600 toutes motorisations confondues. Pas étonnant que le constructeur mette actuellement à l’honneur la nouvelle Yaris Cross hybride.
Toyota propose aussi une version Prius rechargeable, qui convainc moins le public (209 véhicules immatriculés en 9 mois)
"Les modèles hybrides de Toyota sont accessibles et pratiques, car ils sont autorechargeables. La solution idéale pour les gens qui n'ont pas facilement accès à une infrastructure de recharge ou qui sont souvent sur la route", remarque Ellen De Wilde, porte-parole.