En Bourse, l’heure des bilans approche... et ils seront bons
Revue Boursière : le virus Omicron a brièvement fait trembler les marchés.
Publié le 23-12-2021 à 18h17 - Mis à jour le 23-12-2021 à 19h04
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Si la semaine boursière a commencé sur un malaise, les séances qui ont suivi, marquées par une certaine volatilité liée à l’absence d’une partie des intervenants, ont permis de gommer les pertes initiales. Lundi, la nervosité déjà observée au terme de la semaine précédente, accrue par l’échéance classique de produits dérivés (comme chaque troisième vendredi du mois), a fait craindre que les marchés ne soient entrés dans une phase de correction. Correction ? On parle de celle que tout le monde croit apercevoir depuis des mois, avant de se voir contredit par la tendance. Mais finalement, les discours des grandes banques centrales – la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) – n’ont pas amené la remontée des rendements obligataires qui aurait pu menacer les valorisations boursières.
“La” maîtresse correction annoncée avec régularité par les Cassandre, n’est toujours pas arrivée. Elle viendra bien un jour, certes, et les oiseaux de mauvais augure finiront par avoir raison. Mais à court terme, le déferlement du nouveau variant du Covid a surtout fait craindre un coup de frein à la croissance mondiale, de manière fugace. De même, l’explosion des prix du gaz inquiète, à court terme, mais les prévisionnistes semblent estimer qu’une normalisation des prix est en vue. Une affaire complexe à gérer par les gouvernements, interpellés par les populations les plus fragiles économiquement.
Mais pour l’heure, la prudence des banques centrales dans la normalisation de leur politique monétaire maintient les conditions qui soutiennent les investissements en Bourse. En Belgique, les rendements des obligations de référence à 10 ans sont, notamment, restés tout proches de 0 %. Le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans est pour sa part bloqué sous la barre de 1,50 %.
Correction douce des poches surévaluées
Il n’y a toujours pas d’alternative à la Bourse. Et c’est ce qui explique le retour vers les actions des gestionnaires de portefeuilles, même vers les géants de l’économie des réseaux, malmenés durant quelques séances. On le sait, c’est là que se situe une partie de la bulle boursière actuelle, même si une partie de celle-ci a déjà été gommée ces derniers mois. Une action Tesla qui se traitait jusqu’à 500 fois ses bénéfices, ne se traite plus “qu’à” 330 fois les bénéfices.
Amazon a aussi reculé mais se traite encore à 67 fois les bénéfices. Il y a donc une correction sourde en cours sur ces géants et c’est ce qui rend les marchés plus volatils, notamment le Nasdaq qui rassemble un maximum de ces valeurs. Pour n’en prendre qu’une brochette, Microsoft, Apple, Google, Amazon, Netflix, Facebook et Tesla, représentent une capitalisation boursière globale de plus de 11 000 milliards de dollars. Lorsqu’une telle valorisation est soumise à une correction, les indicateurs boursiers sont impactés, ils reculent, ce qui déclenche des ventes automatiques, et de nouveaux reculs.
Pour prendre l’exemple d’Apple dont la capitalisation boursière avait dépassé 3 000 milliards de dollars, la correction discrète l’a fait reculer à 2 888 milliards. Et l’action se traite toujours à un peu plus de 30 fois les bénéfices.
Argenx s’envole, Barco s’écrase
À la Bourse de Bruxelles, la semaine a été un peu atypique, après un début négatif, ponctué de messages apocalyptiques sur le nouveau virus. Mais au final, sans préjuger de la séance écourtée de ce vendredi, l’indice Bel 20 a progressé de plus de 2 %. La valeur qui a animé la Cote ces derniers jours est sans conteste la biotech belgo-néerlandaise Argenx qui a bondi de plus de 15 % sur la semaine.

L’entreprise a en effet bénéficié d’un feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) pour la commercialisation aux États-Unis d’un médicament (efgartigimod) pour le traitement de la myasthénie grave généralisée. Ce premier pas aux États-Unis devrait être suivi d’autres approbations, en Europe, au Japon et en Chine. Moins chanceuse, la société courtraisienne Barco a pour sa part lancé un avertissement sur résultats, lié à des problèmes d’approvisionnement en composants. Le cours a chuté de 9 % mercredi. Les analystes n’avaient pas vu venir ce problème, mais l’ont jugé temporaire. Ils ont donc majoritairement réitéré leurs avis d’achat ou de conservation en révisant leurs cibles de cours à la baisse.