Inflation, Ukraine, hausse des taux... : la nervosité gagne du terrain sur les marchés boursiers
L'indice Bel 20 a terminé la semaine sur un recul de 2,4 %. L’évolution de l’inflation va rester au centre de l’attention des investisseurs en 2022.
- Publié le 28-01-2022 à 19h48
- Mis à jour le 28-01-2022 à 20h04
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L'indice Bel 20 a terminé la semaine sur un recul de 2,4 %, dans un climat encore et toujours marqué par des mauvaises nouvelles sur le front économique, avec un niveau d’inflation qui continue de battre des records qui n’avaient plus été observés depuis près de 40 ans. L’indice bruxellois a flirté avec la barre des 4 000 points tout au long de la semaine, et affiche désormais un recul de 6,5 % depuis le début de l’année. Les derniers chiffres économiques pour la zone euro confirment un ralentissement assez net de la confiance des acteurs économiques.
L’évolution d’un principal indice de la cote belge est d’ailleurs en ligne avec celle des marchés voisins et des indices américains, qui ont continué de souffrir de la correction en cours sur le secteur technologique. Un groupe comme Meta Platforms – anciennement Facebook – a ainsi perdu plus de 23 % de sa capitalisation boursière depuis le sommet boursier atteint en septembre dernier.
Craintes inflationnistes
La nervosité des marchés est également montée d’un cran à la suite des manœuvres géopolitiques du gouvernement russe en Ukraine, qui génèrent des tensions croissantes avec les États-Unis. Sur le marché des changes, l’euro a d’ailleurs poursuivi son recul face au billet vert, pour se rapprocher de la barre de 1,1 dollar pour un euro.
George Saravelos, responsable du marché des changes chez la Deutsche Bank, constate que les attentes du marché anticipent désormais une croissance beaucoup plus rapide du taux directeur américain. "Nous ne sommes pas aujourd'hui dans un monde où la croissance de la demande est forte, mais dans un monde où la consommation est contrainte par l'offre, et provoque une augmentation beaucoup plus rapide que prévu de l'inflation. La meilleure chose qui pourrait arriver en 2022 est une normalisation de l'approvisionnement et du marché du travail, ce qui permettrait de tempérer les pressions inflationnistes. Dans l'intervalle, le billet vert devrait continuer de se redresser".
Hausse des taux
Lors de la réunion qu’elle a tenue ce mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas manqué de souligner qu’elle n’hésitera pas à relever son taux directeur durant les prochains mois afin de juguler l’inflation.
Pour Sébastien Galy, stratégiste senior chez Nordea Asset Management, "la communication de la Fed laisse penser à un premier resserrement de 0,5 % qui pourrait intervenir dès le mois de mars. La baisse des marchés financiers ne semble pour le moment pas devoir infléchir la trajectoire de la Fed".
Dans le même temps, les données économiques publiées cette semaine ont continué de montrer un ralentissement, avec une croissance américaine qui est en train de repasser sous sa tendance de long terme.
Sur le marché belge, UCB n'a pas vraiment profité des annonces positives pour le Bimekizumab, et termine sur un recul hebdomadaire supérieur à 3 %.

À l’inverse, Elia Group a évolué contre la tendance du marché, et termine la semaine sur un gain de plus de 3 %. L’opérateur du réseau électrique a profité d’un relèvement d’avis chez KBC Securities, qui estime que le groupe aura une place stratégique dans les grands investissements qui seront réalisés dans les énergies renouvelables durant les prochaines années.
Agenda
L’actualité belge devrait être encore relativement calme la semaine prochaine, avec des résultats annuels pour Melexis, WDP et quelques petites capitalisations (Smartphoto, Quest for Growth).
À l’étranger (et plus particulièrement aux États-Unis), ce sera toutefois une des semaines les plus chargées de l’année, avec pratiquement l’ensemble des grandes valeurs technologiques (Alphabet Amazon, Meta Platforms, Paypal, AMD) qui passeront sous la loupe des marchés, de même qu’un bon nombre de grandes capitalisations comme Exxon Mobil, AbbVie, Costco, Novartis, Eli Lilly, Sanofi, Royal Dutch ou encore Merck&Co.