En attendant la Fed et la BCE, les géants de la tech et des télécoms continuent de manger leur pain noir
Les investisseurs rongent leur frein, tiraillés entre le désir de ne pas manquer la hausse boursière et la crainte d’un coup d’arrêt à la croissance.
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Publié le 09-12-2022 à 18h10
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Les investisseurs le savent : les grandes banques centrales vont encore serrer la vis du crédit. La question n’étant pas de savoir si elles vont passer à l’acte ou non, mais bien de savoir de combien de points de base elles vont le faire. Le guide absolu en la matière, c’est la Réserve fédérale américaine (Fed) qui y est allée à coups de 75 points à chaque remontée, en venant de zéro.
Mercredi prochain, au terme de la réunion de son comité monétaire, le marché estime que la Fed devrait diminuer le rythme de ses hausses des taux, en ne relevant que de 50 points de base ses taux directeurs pour les amener dans la fourchette de 4,25 % à 4,50 %. Ceci donnerait le ton aux autres grands instituts d’émission, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE) qui se prononceront le lendemain. La BCE devrait aligner son propre rythme de resserrement monétaire sur celui de la Fed, en n’augmentant son taux directeur “que” de 0,50 % à 2,50 %.
Sur quoi se basent les observateurs pour anticiper ces mouvements ? Aux États-Unis, mais chez nous aussi, l’inflation donne des signes d’essoufflement. C’était l’objectif de ces hausses de taux. On sera donc attentif à la publication des dernières statistiques sur l’évolution des prix aux États-Unis, la veille de la réunion du Comité monétaire. Une surprise est toujours possible puisque, contrairement aux attentes des économistes, le secteur des services américains a progressé en novembre alors qu’ils tablaient sur un recul mesuré par l’indice ISM…
Télécoms et technos sous pression
L’attente de ces événements majeurs a toutefois maintenu les marchés d’actions sous pression ces derniers jours, beaucoup s’inquiétant d’un ralentissement plus fort que prévu de la dynamique économique, et se positionnant dans la perspective d’une récession. À l’approche de la fin de l’année, des mouvements se sont fait sentir, les gestionnaires arbitrant les valeurs en portefeuille pour donner bonne allure à ces derniers.
Le secteur des télécoms a d’ailleurs continué à ralentir en Bourse, avec Vodafone en perte de vitesse à Londres, Proximus en piqué chez nous (-13 % sur la semaine) surtout après détachement d’un coupon (dividende), tout comme Telenet en recul de 7,7 % sur la semaine. Outre le paiement du dividende qui se traduit souvent par un recul symétrique du cours de l’action, Proximus s’est aussi fait éjecter de l’indice Stoxx 600, avec d’autres victimes. Le jeu des valorisations a donné du tonus aux valeurs pétrolières comme Subsea et Energean, ou encore Porsche qui entre dans cet indice et qui, au passage, intègre aussi l’indice Dax en lieu et place de Puma.
Aux États-Unis, force est de constater que la reprise de l’automne est terminée pour les géants de l’économie numérique. Meta (Facebook and Co) et – dans une moindre mesure – Alphabet (Google) sont affectés par la baisse des recettes publicitaires. En Bourse, si Meta s’est effondrée, Alphabet est revenu dans une zone de transactions raisonnable qui valorise l’action à moins de 20 fois les bénéfices. Et même Apple, sous pression par le ralentissement en Chine, se traite à nouveau à des niveaux plus “normaux”, soit à 23 fois les bénéfices. Traduisez : on se rapproche des zones d’achat pour ces géants incontournables, Amazon faisant encore figure d’exception à plus de 80 fois les bénéfices.
IBA rayonne à nouveau
À la Bourse de Bruxelles aussi, l’approche de la Trêve des confiseurs a ralenti le tempo. Mais avec quelques exceptions. La mauvaise, c’est bien sûr le cadeau empoisonné de la Saint-Nicolas aux actionnaires de la Banque nationale… Dividende raboté, pertes accrues sur une durée plus longue. Le titre n’en finit plus de reculer. La bonne ? C’est la conclusion par IBA d’un très beau contrat en Espagne. Ici, c’est clair, la dynamique est retrouvée, la confiance du marché aussi.