L’inflation américaine recule : pourquoi les opérateurs boursiers apprécient autant cette statistique
Le recul de l’inflation aux États-Unis, plus rapide qu’attendu, laisse à penser que la Réserve fédérale américaine va freiner la remontée prévue de ses taux d’intérêt directeurs.
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Publié le 13-12-2022 à 17h07
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Vif rebond des indicateurs boursiers mardi en milieu d’après-midi, en Europe où l’indice Eurostoxx 50 prenait pratiquement 3 % à 16 heures, tout comme l’indice Nasdaq Composite à New York, montrant un net retour des investisseurs vers les valeurs technologiques. Une accélération de la reprise boursière en cours liée à la diffusion des derniers chiffres de l’inflation aux États-Unis. En novembre, l’indice des prix à la consommation (CPI) a reculé plus qu’attendu, passant de 7,7 % en octobre à 7,1 % sur une base annuelle. C’est le niveau le plus faible depuis le mois de décembre de l’année passée. La hausse mensuelle des prix a été limitée à 0,1 %, contre une progression de 0,4 % le mois précédent.
La Fed devrait calmer le jeu
Pourquoi les opérateurs boursiers apprécient-ils autant cette statistique ? Parce qu’elle donne plus de sens aux espoirs d’un abaissement de l’ampleur des hausses des taux de référence de la Réserve fédérale américaine (Fed) dont le Comité de politique monétaire est en cours. Mercredi en fin de journée, ce Comité devrait annoncer une nouvelle hausse des taux directeurs, mais le tassement de l’inflation annoncé ce mardi conforte les observateurs dans le principe d’une hausse de 50 points de base (0,50 %) de la fourchette de taux à court terme, au lieu d’une hausse de 75 points de base comme ce fut le cas lors des précédentes réunions.
Les opérateurs savent que la Fed ne cessera pas ce processus de resserrement monétaire par la suite, mais une baisse de rythme est de nature à réduire la pression qui règne sur les marchés d’actions et sur le front obligataire. La perspective du ralentissement de la hausse des taux courts a été perçue en effet sur le front obligataire et aux États-Unis, le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans a chuté rapidement après l’annonce des chiffres de l’inflation, revenant à 3,4430 % contre 3,6110 la veille. À la mi-octobre, ce rendement qui correspond au niveau des taux du marché, était proche encore de 4,20 % avant d’entamer un recul lié aux premiers signes d’un tassement de l’inflation. Reste à voir ce qu’annoncera la Fed mercredi soir à l’issue de sa réunion.
Le dollar sous pression
Mais le suspense semble bien léger désormais, et même sur le front des devises, les opérateurs ont décidé d’adapter leurs stratégies au principe d’un tassement des rendements à court et long terme. Ceci est évidemment défavorable au dollar qui attirait ces derniers mois les capitaux en raison de son rendement supérieur. Après les chiffres de l'inflation, le dollar reculait de près d’un pour-cent face à l’euro. La question est désormais de savoir si l’évolution de l’inflation est vraiment sous contrôle – aux États-Unis, du moins, ce qui donnerait de l’air aux marchés de manière durable. Le vif rebond de ce mardi donne ce sentiment, mais il intervient après une semaine boursière assez sombre.