Les Bourses mondiales entrent dans la période plus calme de l’année
L’inquiétude vient essentiellement de l’évolution du Covid en Chine et de ses effets sur l’économie.
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Publié le 23-12-2022 à 16h46
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Sans disposer de statistiques précises ou d’informations crédibles, il est difficile de se faire une idée des effets du relâchement de la politique du “zéro-Covid” sur l’économie chinoise et, partant, sur la production des multiples produits qui alimentent le commerce mondial. On évoque une explosion des cas en dizaines de millions par jour, mais rien ne filtre sur les effets de cette déferlante. Ce que l’on voit en revanche, c’est que sur l’année, les principaux indicateurs boursiers y restent dans le rouge, avec des pertes entre 16 % et 23 %. En Asie encore, la seule nouvelle largement commentée cette semaine est venue du japon où la Banque centrale (BoJ) a décidé de durcir très légèrement sa politique monétaire, ce qui a entraîné un peu de mouvement sur le front obligataire, avant un retour à la situation précédente. La décision prise par la BoJ affecte à la marge de gros fonds thématiques libellés en yen. Mais le rendement des emprunts japonais de référence à 10 ans est revenu autour de 0,40 %. La BoJ a en fait relevé la marge de fluctuation (de -0,25 % /+0,25 % à -0,50 %/+0,50 %) des rendements des obligations d’Etat, afin de contrer une inflation qui, en novembre, a grimpé… à 3,8 %. Cette secousse modérée a ramené les rendements des obligations d’Etat belges à 3,03 %.
Cette économie en trop bonne forme
Aux États-Unis, c’est la santé de l’économie qui inquiète les opérateurs. En dépit de la remontée brutale des taux d’intérêt à court terme par la Réserve fédérale américaine (Fed), la confiance des consommateurs américains est repartie à la hausse en décembre à 108,3 contre 101,4 en novembre. Et les perspectives à moyen terme restent positives. Les consommateurs ont-ils jugé rassurant le ralentissement de l’inflation, tout comme le léger tassement des taux d’intérêt à long terme ? Le marché du travail reste stable aussi. Seul segment affecté visiblement par le resserrement de la politique monétaire de la Fed, l’immobilier reste sous pression avec un fléchissement de 11,2 % des demandes de permis de bâtir en novembre. C’est une indication. Mais au final, l’estimation du taux de croissance de l’économe américaine au troisième trimestre a été révisée à la hausse de 2,9 % à 3,2 %. Ça ne veut pas ralentir ! C’est cette insolente dynamique qui a pesé sur les cours des valeurs cotées cette semaine, les investisseurs imaginant une réplique de la Fed sur le front des taux lors de la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire début février.
Nouvelle vague sur les technologiques
À New York, la perspective d’un nouveau tour de vis sur le loyer de l’argent a remis la pression sur les valeurs technologiques réputées les plus sensibles aux variations de ce paramètre pesant sur leurs besoins de financement. On a notamment vu les actions Tesla reprendre leur recul qui atteint désormais 70 % par rapport au sommet de novembre de l’an passé. Un recul normal compte tenu des multiples excessifs enregistrés à l’époque. On l’attribue un peu légèrement au comportement erratique de son patron, mais c’est en ignorant que les autres constructeurs automobiles axés sur le développement de véhicules électriques connaissent les mêmes soucis en Bourse. On évoque une politique de primes fédérales à l’acquisition de tels véhicules fabriqués aux États-Unis. Et puis, Elon Musk a annoncé l’arrêt pour deux ans de ses propres ventes de titres Tesla.
Le groupe de semi-conducteurs (mémoires) américain Micron Technology porte sa part de responsabilité dans la chute de 3 % du Nasdaq jeudi soir. Micron estime que l’année à venir sera compliquée, par manque de demande, et a émis un avertissement sur résultats. Il a ajusté les salaires de ses cadres et prévu de licencier 10 % de ses effectifs. Des annonces inattendues qui ont effrayé les investisseurs jusqu’en Europe où les technologiques sont en bas du classement hebdomadaire, alors que les valeurs bancaires et du secteur de l’énergie ont rebondi de plus de 3 % en moyenne. À la Bourse de Bruxelles, KBC (+5,6 %), Ageas (+2,8 %) et Ackermans&van Haaren (+4,35 %) en témoignent sur la semaine écoulée. Chez nous encore, on retiendra la nouvelle d’un partenariat commercial annoncé par Mithra, souligné par les analystes, mais boudé par le marché qui attend toujours une percée sur le marché américain.