Revue Boursière : les opérateurs attendent la Fed et la BCE
Les prochaines réunions des banques centrales approchent, et avec elles, le spectre de nouvelles hausses des taux d'intérêt.
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Publié le 27-01-2023 à 17h01 - Mis à jour le 27-01-2023 à 18h20
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S’il n’y a pas de réelles tensions sur les marchés obligataires où les taux de référence sont restés stables ces dernières semaines, l’attitude des grandes banques centrales est clairement revenue au centre des préoccupations des opérateurs financiers. Sur la semaine écoulée, on a ainsi pu disséquer les statistiques économiques susceptibles de soutenir les décisions monétaires, et surtout leur intensité. Aux États-Unis où le resserrement monétaire porte désormais ses effets puisque l’inflation affiche un tassement continu ces six derniers mois, le consensus s’est établi sur une hausse de 25 points de base (0,25 %) du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Atterrissage en douceur
La bonne nouvelle étant que l’activité ne ralentit pas, même si de grandes entreprises annoncent l’une après l’autre des plans de licenciement, et le marché du travail reste sain. La théorie d’un atterrissage en douceur retrouve ses partisans. En Europe, c’est l’économie allemande qui donne les premiers signes d’une stabilisation au travers des indices Markit, et de l’IFO qui voit revenir la confiance des quelque 9 000 entreprises interrogées pour le calculer. La baisse des prix du gaz y est sans doute un facteur majeur. Le gouvernement allemand n’évoque d’ailleurs plus la perspective d’une contraction de l’économie, mais bien une croissance de 0,2 % pour cette année (contre -0,4 % auparavant). Mais chez nous, le scénario retenu par les observateurs reste celui d’une hausse de 50 points de base (0,50 %) par la Banque centrale européenne (BCE). On en saura plus mercredi et jeudi prochains, au terme des réunions monétaires de la Fed, puis de la BCE.

En toile de fond de ces supputations, vient s’ajouter la perspective d’une reprise de l’activité en Chine où, sans que l’on sache l’ampleur des pertes humaines liées au retour de la liberté de déplacement et à l’explosion des cas de Covid, la situation sanitaire semble revenir à la normale.
Tout cela n’a pas entravé le déroulement des opérations en Bourse, avec, aux États-Unis, l’accélération des publications de résultats trimestriels des entreprises cotées. Ici, dans l’ensemble, les bonnes surprises restent majoritaires (70 %) et les mauvaises (27 %) dans la norme.
Intel dans le rouge
Quelques géants industriels ont déçu, à l’image d’Intel qui a montré une perte au dernier trimestre de 2022, mais en raison de charges exceptionnelles. Pour la suite, même dans le cadre d’un ralentissement des ventes d’ordinateurs après le rush observé durant les confinements, l’entreprise investit lourdement dans les unités de production en Europe et aux États-Unis, aides locales à l’appui. Mais le marché a très mal digéré ces résultats et vendredi, Intel plongeait de près de 10 % en Bourse. IBM, un autre grand nom de l’informatique, a dépassé ses estimations de résultats, mais s’est montré prudent, et a annoncé comme les autres technologiques, des licenciements portant sur 1,5 % de ses effectifs.
Tesla accélère encore
On attendait aussi cette semaine, avec une certaine appréhension, les chiffres des ventes de Tesla, alors que le constructeur de véhicules électriques a procédé à de fortes réductions de prix ces dernières semaines. Mais Tesla a publié des résultats à la hausse, dépassant les estimations, et assuré pouvoir écouler cette année au moins 1,8 million de véhicules dans un marché où la demande excède toujours l’offre. En conséquence, l’action Tesla est très nettement repartie à la hausse.
À la Bourse de Bruxelles, Melexis a bondi de plus de 10 % sur la semaine, portée par le retour en force des producteurs de semi-conducteurs – l’exception d’Intel – et par celui du secteur automobile, dont elle est un des gros fournisseurs. Une performance partagée sur la semaine par l’allemand Infineon (+9 %) ou ASML (+5 %), portée par de bons résultats.
ArgenX au ralenti
L’indice Bel 20 a pourtant terminé à la traîne des autres places européennes en raison notamment de la contre-performance d’ArgenX, le poids lourd belge des biotechs ayant essuyé un délai inattendu imposé par l’administration américaine dans le cadre d’une demande d’agrément d’un médicament. Partie remise, sans doute, mais le secteur belge a été mis sous pression.