Les clefs pour bien investir en 2023
L’année 2022 a été chahutée pour les investisseurs. Comment se positionner en portefeuille en ce début 2023 ?
Publié le 30-01-2023 à 12h32
:focal(1275x860.5:1285x850.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/HUFIAHNCERBO5IYVCJFKDWSOOA.jpg)
Les choix tactiques d'investissement sont effectués en fonction de la situation économique et financière. Il est donc important de se pencher sur le scénario central qui prévaut d'un point de vue économique. Il convient aussi d'être conscient qu'il s'agit d'un scénario et non d'une certitude ! "Le scénario qui prévaut, selon nous, entrevoit une inflation qui montre des signes de décélération. De ce fait, on atteindra un pic de taux d'intérêt aux États-Unis entre 5 et 5,25 %. L'Europe a connu un hiver très doux. Le prix du gaz a alors diminué, ce qui provoque une décélération de l'inflation. Il faudra cependant surveiller encore la situation de l'hiver prochain", explique Nadège Dufossé, Global Head of multi assets chez Candriam.
De ce fait, l'inflation devient moins préoccupante pour les investisseurs en 2023. Les anticipations sont déjà dans les prix du marché. Le focus se porte alors davantage sur l'évolution de la croissance. "On remarque des signaux plutôt rassurants aux États-Unis où l'on s'attend à un atterrissage en douceur de l'économie. Les risques sont plus importants en Europe mais la situation semble meilleure que les craintes anticipées", constate Nadège Dufossé. La croissance dans les pays développés ne devrait donc pas être forte en 2023 mais plutôt proche de zéro. En ce qui concerne les taux d'intérêt, la majeure partie de la hausse a déjà été réalisée en 2022. On tend désormais vers la stabilité voire une faible progression.
Une certaine volatilité
Comment peut-on alors orienter ses placements dans un tel environnement ? "Dans les investissements obligataires, nous conseillons de rallonger les durations. Notre préférence va vers les obligations d'entreprises de qualité (investment grade). Les investisseurs peuvent se diriger prudemment vers les obligations à haut rendement (high yield) avec une vision à plus long terme. Sur un horizon plus long, cette classe d'actifs présente quelques attraits."
En ce qui concerne les marchés d'actions, il semblerait que nous soyons entre deux bornes. Les banques centrales continuent de veiller à la surchauffe éventuelle et sont prêtes à intervenir si nécessaire. "Il ne faut donc pas s'attendre à de fortes hausses sur les marchés d'actions en 2023. Quant aux fortes baisses, elles devraient être enrayées si la récession est évitée", ajoute Nadège Dufossé. On n'évitera cependant pas une certaine volatilité durant l'année à venir, et ce, avec des performances qui devraient rester modestes.
Pour contenir le risque en portefeuille, les investisseurs auront intérêt à regarder la solidité financière des entreprises et la santé de leur bilan. Les gestionnaires de Candriam accordent leur préférence aux actions en général et plus particulièrement aux marchés émergents. Ces pays ont un retard à rattraper. La plupart d’entre eux ont été pénalisés par un dollar fort. Leur croissance économique devrait être supérieure à celle des pays développés. La Chine va redémarrer avec la sortie de sa politique du zéro Covid. Ces pays devraient dégager une performance relative favorable en 2023.
Plutôt que de se positionner sur certains secteurs, il sera aussi préférable de faire des choix sur base de la qualité des entreprises plutôt que de miser sur un secteur en particulier. Quant aux obligations, elles devraient retrouver leur rôle de protection dans les portefeuilles tout en dégageant du rendement.
Attention aux risques !
En marge de ce scénario, il faut être conscient que certains risques peuvent survenir. Au lieu d’un atterrissage en douceur de l’économie, on pourrait assister à un atterrissage plus “douloureux”. L’apparition d’une boucle prix-salaires aux États-Unis changerait la donne en relançant l’inflation. D’un point de vue géopolitique la sortie ou le maintien du conflit en Ukraine sera aussi un facteur qui influencera l’économie européenne. Il conviendra aussi de suivre l’évolution de la parité dollar/euro. Quant à ceux qui sont inquiets de l’impact des risques climatiques sur les bénéfices des sociétés, ils peuvent se tourner vers les investissements durables.