Pas de séisme sur les marchés : les hausses de taux annoncées passent presque inaperçues
La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont encore resserré les cordons du crédit, mais exactement dans la mesure estimée par les observateurs et les gestionnaires.
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Publié le 03-02-2023 à 16h41 - Mis à jour le 03-02-2023 à 16h50
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Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, assure la sagesse populaire. En l’occurrence, les relèvements annoncés des taux de référence des grandes banques centrales se sont inscrits dans les scénarios anticipés par les opérateurs financiers. Et ce qui aurait dû peser sur l’ambiance boursière de la semaine, est passé pratiquement inaperçu. Mercredi, au terme de la réunion du Comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et jeudi à la fin de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), les marchés ont même salué par de belles progressions la perspective de la fin prochaine du mouvement de resserrement de la politique monétaire des banques centrales.
Il y aura certes d’autres hausses des taux courts, mais aux États-Unis, leur ampleur a commencé à décroître, la Fed n’ayant relevé le taux des “fed funds” que de 25 points de base (0,25 %) alors que la BCE, en retard dans ce processus censé peser sur l’évolution de l’inflation, a augmenté ses taux de référence de 50 points de base (0,50 %). C’est que les signes d’un essoufflement de l’inflation se multiplient, et que l’impact de ces coups de frein techniques sur le niveau de l’emploi est très limité jusqu’à présent. Aux États-Unis, l’économie a ainsi créé près de 517 000 emplois en janvier, selon les chiffres dévoilés vendredi, soit bien plus que prévu, portant le taux de chômage officiel au plus bas depuis 1969, à 3,4 %.
Apple, Amazon et les autres
Une des craintes qui pesaient sur les marchés ces derniers jours émanait des bulletins de santé des géants américains de la technologie. Mais, même si leurs chiffres trimestriels ont été avancés pour expliquer la relative morosité des places boursières vendredi – après deux jours de forte reprise – force est de constater que ces géants aux capitalisations boursières démesurées, se sont relativement bien comportés sur le trimestre écoulé. On s’attendait pourtant au pire, alors qu’Amazon, Meta, Google, Amazon et Microsoft ont annoncé des plans de réduction d’emplois ces dernières semaines. Apple, dont les chiffres étaient très attendus, a montré un léger tassement de ses ventes, mais avait prévenu que son activité pourrait être freinée par les fermetures à répétition en Chine, puis par les vagues d’absentéisme consécutives au relâchement des mesures de confinement. On peut imaginer que la baisse du chiffre d’affaires du groupe, liée au manque de stock d’iPhones, devrait être compensée par la suite.
La Chine redémarre
Comme le mentionnait en début de semaine le quotidien Nikkei Asia, l’activité industrielle chinoise a en effet repris en janvier pour la première fois depuis quatre mois. Amazon comme Google, ont redoublé de prudence dans leurs estimations pour le reste de l’exercice en cours, et finalement, les cours de ces trois poids lourds n’ont fait que marquer une pause, sans déclencher la vague de ventes redoutée à New York. Même Meta (Facebook) a publié des chiffres rassurants en dépit du poids des énormes investissements dans le projet métavers, montrant par ailleurs une progression du nombre de ses utilisateurs permettant de compenser le malaise de la publicité numérique. Le groupe de Mark Zuckerberg a, à cette occasion, retrouvé les faveurs d’une partie des investisseurs, permettant grâce à la hausse de 24 % de ses actions cette semaine, de regonfler son portefeuille de 12,5 milliards de dollars. Depuis le début de l’année, son patrimoine a même repris quelque 24 milliards de dollars. Reste encore à donner de la crédibilité au programme métavers. Pour sa part, vendredi, malgré des résultats corrects, Amazon recevait néanmoins un sérieux avertissement sur le Nasdaq, sachant que les opérateurs actifs sur ce marché considèrent avant tout le potentiel de croissance des affaires. Un potentiel qui peut justifier que ses actions restent valorisées à 100 fois les bénéfices de l’exercice en cours.
Immobilières en reprise
À la Bourse de Bruxelles, aidées par la baisse des taux d’intérêt à long terme sur la semaine écoulée, les immobilières ont pu souffler. Et après une année 2022 déplorable, le groupe VGP a retrouvé une trajectoire plus en phase avec son potentiel réel. L’action a repris pratiquement 30 % depuis le début de l’année, suivie de loin par Warehouse De Pauw (WDP) qui affiche pour sa part une avance annuelle de près de 15 %. Aedifica, autre membre de l’indice Bel 20 active dans le secteur immobilier, se contente d’un bond de 12 %.