"Plus on approche de la pension, moins il faudrait avoir d’actions en portefeuille"
En revanche, si l'on est jeune, l'horizon de temps est long et l'on peut être davantage investi en actions.
Publié le 20-03-2023 à 17h19
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Lors de la construction d’un portefeuille, on définit d’abord l’allocation stratégique des avoirs. Cette étape consiste à mettre en place une allocation des actifs au sein du portefeuille sur le long terme en fonction de certains critères dont l’aversion au risque. Cette allocation repose sur différentes classes d’actifs : actions, obligations, liquidités ou stratégies particulières. En général, les gestionnaires s’attachent à ce que ces actifs soient faiblement corrélés entre eux de façon à contrôler le niveau de risque du portefeuille.
Cette allocation stratégique se décline en général selon des profils de risque : défensif, neutre ou agressif. En fonction de ces profils, une allocation générale entre les classes d'actifs est donc définie, de façon générale, sur un horizon de placement déterminé. Après avoir défini ces grandes classes d'actifs au sein du portefeuille, les gestionnaires peuvent passer à l'allocation tactique qui peut être assimilée au pilotage quotidien du portefeuille. Cette allocation tactique vise à générer une valeur supplémentaire par rapport à l'allocation stratégique en fonction de l'évolution des marchés et des valorisations. C'est ainsi que le gestionnaire va sur ou sous-pondérer certaines classes d'actifs en portefeuille. "En réalité, la plupart des investisseurs particuliers qui gèrent eux-mêmes leur portefeuille ne devraient pas faire d'allocation tactique. En effet, pour dévier de sa trajectoire de départ, il faut déjà avoir de très bonnes raisons. Il faudrait pouvoir gérer ses avoirs sans biais émotionnel", estime Wim Nagler.
Mais lorsque la gestion est déléguée à un asset manager, des ajustements peuvent être effectués à la marge par le gestionnaire. "D'où l'intérêt des fonds mixtes. C'est le gestionnaire du fonds qui, en fonction des opportunités ou des évolutions des marchés va effectuer des ajustements dans le portefeuille pour gérer l'impact du cycle économique", ajoute Patrick Moonen. On peut donc assembler les deux types d'allocations dans certains environnements afin de contrôler le risque en portefeuille. "L'allocation tactique peut alors aussi être considérée comme un choix temporaire. Par exemple, nous ne sommes pas très positifs sur les valeurs bancaires. Cependant, on peut les intégrer de façon tactique à certains moments dans les portefeuilles. Dans ce cas, cette allocation est une allocation satellite dans les portefeuilles et n'a pas vocation à y rester à long terme", note David Mellul, directeur général chez Varenne Capital Partners.
Ajustements tactiques
Ces ajustements tactiques se font souvent en fonction des anticipations sur les marchés. Les investisseurs particuliers sont donc peu armés pour effectuer ces choix. C’est une activité qui est réservée aux professionnels de la gestion.
On peut cependant aussi revoir son allocation stratégique au fil du temps. "Il y a bien sûr un choix des actifs qui est guidé par un point de vue générationnel. Plus on approche de la pension, moins il faudrait avoir d'actions en portefeuille, par exemple. En revanche, si on est jeune, l'horizon de temps est long et l'on peut être davantage investi en actions", ajoute Nicolas Forest, Global Head of fixed income chez Candriam.
Il apparaît cependant qu’avec l’avancée des offres en gestion numérique, les utilisateurs soient davantage portés vers une augmentation des choix tactiques. En réalité, pour diminuer le risque en portefeuille, l’allocation stratégique qui est définie au départ doit permettre au détenteur du portefeuille de bien dormir quelles que soient les situations de marché. À part des évolutions dans le parcours de vie, très peu d’éléments doivent inciter à changer cette allocation qui a été décidée à tête reposée en fonction de divers principes tels que l’aversion au risque, l’horizon d’investissement ou l’objectif du placement.