La Fed confirme une nouvelle hausse de 0,25 % de ses taux directeurs, au plus haut depuis 2006
D'autres hausses sont par ailleurs encore à prévoir, précise la Fed.
Publié le 22-03-2023 à 19h09 - Mis à jour le 22-03-2023 à 20h05
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Continuer à enrayer l’inflation tout en évitant d’entraîner de nouvelles secousses sur un secteur bancaire fragilisé par les faillites récentes des banques régionales américaines Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et Silvergate. Telle était l’équation délicate posée mercredi aux dirigeants de la Réserve fédérale américaine (Fed) et à son président, Jerome Powell.
“L’expérience de mort imminente qu’a connue le secteur bancaire au cours des deux dernières semaines devrait rendre les responsables de la Fed plus mesurés”, résumait Steve Englander, économiste pour Standard Chartered et ancien économiste à la Fed, quelques heures avant la tenue de cette réunion de la banque centrale américaine, évidemment scrutée par les marchés financiers de la planète.
D’autres hausses des taux sont à prévoir
Et sans grande surprise, la Fed a donc bien opté pour la prudence, en ne relevant ses taux que de 0,25 %, rejoignant ainsi le consensus des économistes. Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais dans une fourchette de 4,75 à 5 %, plus haut niveau depuis 2006.
Une stratégie des petits pas, prise à l’unanimité, et une pause relative dans le cycle haussier des taux, motivée par la nécessité de préserver la stabilité financière du pays tout en envoyant le message que le combat contre la hausse des prix n’est pas encore terminé. La Fed a été claire sur ce point : de nouvelles hausses des taux interviendront dans les mois à venir. Selon les dernières prévisions, l’inflation américaine est attendue cette année à 3,6 %, un chiffre très légèrement revu à la hausse par rapport aux prédictions de décembre dernier. En 2024, l’inflation devrait être ramenée à 2,6 %. Les prévisions en matière de croissance du Produit intérieur brut (PIB) ont été révisées en légère baisse, à 0,4 % contre 0,5 % pour 2023, et à 1,2 % contre 1,6 % pour 2024.
On attendait également évidemment les déclarations de la puissante institution monétaire sur la menace que pourrait représenter la récente crise bancaire pour l’économie américaine. Sur ce point, la Fed a soufflé le chaud et le froid. Le chaud en précisant que “le système bancaire américain est solide et résilient”, le froid en ajoutant que ces turbulences bancaires sont susceptibles “de peser sur l’activité économique, les embauches et l’inflation”, en ajoutant toutefois que “l’ampleur de ces effets est incertaine”. Prudence donc encore et toujours dans les mots utilisés.