Bruno Colmant: “Le marché est un animal féroce, il est en train de chercher les banques les plus fragiles”
Deutsche Bank perd plus de 10 % en Bourse, quelques jours après la faillite de la banque américaine Sillicon Valley Bank et, en Europe, la faillite de Credit Suisse et son rachat par UBS.
Publié le 24-03-2023 à 13h43 - Mis à jour le 24-03-2023 à 14h12
:focal(2676x1792.5:2686x1782.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/V4G2SCF7SRA7XCBNZ4SP5WIO7A.jpg)
Les économistes se montraient pourtant sereins la semaine dernière… Mais vers 10 heures ce matin, l’action de Deutsche Bank perdait 11,5 % et tombait à 8,26 euros, enchaînant une troisième séance de baisse d’affilée à la Bourse de Francfort.
"Il s’agit de cas isolés"
D’après Bruno Colmant, professeur d’économie à l’ULB, “le marché est un animal féroce, qui est en train de chercher les banques les plus fragiles pour les jouer à la baisse”. Deutsche Bank, par exemple, considérée comme l’un des géants du secteur, fait pourtant partie des banques aux faibles capitalisations boursières (16,5 milliards d’euros contre 38 milliards pour le groupe ING).
Pour l’économiste, on ne peut parler de “contamination” : “Il s’agit de cas isolés. Ce n’est pas une banque qui en fait sauter une autre et ainsi de suite. Certaines banques, bien distinctes les unes des autres, ne sont pas bien capitalisées et rencontrent des difficultés à faire face à la forte hausse des taux d’intérêt”.
Quand survient une crise dans une banque, la valeur boursière de toutes les autres baisse, même si celles-ci ne rencontrent aucune difficulté interne. C’est notamment le cas de KBC et ING.
Rien à craindre du côté des dépôts
Bruno Colmant se veut rassurant : “Certes, les actionnaires perdent de la valeur, mais pas les déposants”. La seule question à se poser est celle de savoir si les dépôts bancaires sont sécurisés ou pas. “Personnellement, je suis persuadé qu’ils le sont dans tous les cas de figure, déclare le professeur. Les banques sont globalement de bonne qualité, bien sécurisées et bien capitalisées. Les États et la Banque centrale sont là pour les aider et les financer.” Rappelons que tout dépôt détenu auprès d’un établissement bancaire d’un État membre de l’Union européenne est protégé jusqu’à un montant de 100 000 euros par personne et par établissement.