L’offre sur les actions Exmar cotées en Bourse va faire calculer les actionnaires
Le prix proposé est-il correct ou un peu chiche ? La prime par rapport aux cours précédents est généreuse, mais ce n’est pas tout.
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- Publié le 04-04-2023 à 08h51
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Les offres publiques d’achats (OPA) font partie de la vie des entreprises cotées en Bourse. Elles ont plusieurs origines : l’envie des actionnaires majoritaires de ne plus être obligés de répondre aux contraintes de transparence boursière, synonymes de coûts importants, l’absence évidente de besoins de financement au travers d’appels au marché – le dessein initial de la cotation en Bourse, ou encore le souci de sécuriser le contrôle d’une entreprise mal valorisée au travers de sa cotation. “Il y a souvent une fenêtre d’opportunité qui s’ouvre et qui offre aux actionnaires de référence la possibilité d’évaluer l’intérêt d’une telle opération”, nous explique Bruno du Bus, partner chez FIDE Capital à Bruxelles.
Du point de vue des actionnaires minoritaires à qui est soumise cette proposition, la réflexion est similaire : y a-t-il une opportunité à saisir les liquidités ou en tout cas d’accepter les modalités de l’offre, ou vaut-il mieux rester actionnaires et observer ce qui se passe ? “Aujourd’hui, les actionnaires minoritaires sont plus attentifs que par le passé aux conditions des propositions des majoritaires”, estime Bruno du Bus. En d’autres termes, si les majoritaires achètent, pourquoi devrais-je vendre ?
Pour objectiver leur position, les actionnaires sollicités vont donc analyser l’offre, si possible au travers des recommandations des analystes qui suivent la valeur cotée. En l’occurrence, l’opération actuelle implique trois gros acteurs du secteur bancaire : KBC, BNP et Belfius Bank.
Cotation sous les fonds propres
“Mais une analyse financière rapide permet de constater un certain nombre d’éléments qui peuvent être pris en compte par les actionnaires”, explique encore le spécialiste de FIDE. “À commencer par la valeur des fonds propres de l’entreprise, proche de 800 millions d’euros, soit environ 13 euros, à comparer à une offre qui valorise l’action à 12,10 euros.” Est-ce là un facteur propre à faire penser que l’offre est un peu chiche ? “Oui, et non. En réalité, l’offre présente une belle prime de près de 25 % par rapport aux derniers cours de Bourse, ce qui rappelle que tant les analystes que les actionnaires existants voyaient les cours récents autour de 9 euros avec un objectif maximal de 13 euros comme reflétant la réalité de l’entreprise.”
Historiquement, on a vu des offres de ce type réussir, échouer, ou redémarrer sur base d’une offre plus élevée proposée par les acheteurs voyant le risque d’un échec en fonction de leurs objectifs en pourcentage des titres existants. En l’absence de prospectus détaillé, il est difficile donc d’évaluer ici le succès de l’opération. Mais les majoritaires qui ont porté le nettoyage du bilan, et la réduction de la dette de l’entreprise, ne prennent personne au dépourvu.