Placements : en un mois, les actions AB InBev chutent de 15 % en raison d’un appel au boycott
Les actions du groupe brassicole ont chuté de 15 % sur le mois écoulé, affecté par le boycott de ses produits aux États-Unis.
Patrick Van Campenhout- Publié le 01-06-2023 à 12h42
- Mis à jour le 01-06-2023 à 18h04
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Les actions du groupe brassicole AB InBev ont chuté de 15 % sur le mois écoulé en raison d’un appel au boycott dont est victime l’entreprise aux États-Unis. Cette mise à l’index, qui dure depuis huit semaines environ, a commencé lorsque le brasseur s’est associé sur les médias sociaux à Dylan Mulvaney, une influenceuse transgenre, pour une campagne promotionnelle visant les bières Bud Light.
Depuis, une tempête médiatique anti-transgenre fait rage et l’Amérique conservatrice appelle au boycott de ces breuvages. Résultats ? Les ventes de la Bud Light s’effondrent et le boycott s’étend même à d’autres marques d’AB InBev dont les volumes fléchissent. Le malaise a été amplifié par la réaction mitigée du groupe à l’offensive des conservateurs américains, qui a provoqué la contestation au sein du camp démocrate…
Menaces sur un tiers des bénéfices
Les investisseurs craignent donc à présent que la controverse ne pèse également sur les chiffres du troisième trimestre du brasseur, le plus important pour AB InBev aux États-Unis. Le marché américain représente un quart des ventes d’AB InBev et 30 % de ses bénéfices. Pour les actionnaires du groupe, les temps sont durs : alors que le titre se traitait autour de 90 euros avant le début de la pandémie, il avait lourdement chuté jusqu’à 30 euros en raison de la fermeture imposée des cafés et des restaurants. La lente remontée entamée par la suite a pris fin début avril lorsque le titre a entamé son plongeon.

Zone d’achat en vue ?
La baisse des cours a amené l’action à se traiter autour de 14,5 fois les bénéfices… ce qui la rend moins chère par rapport à la concurrence, l’action Heineken se traitant à près de 20 fois les bénéfices. On peut actuellement imaginer que l’été arrivant, les amateurs de Bud Light finiront par oublier le couac médiatique du printemps. Le temps d’acheter ? Les analystes qui suivent la valeur sont prudents. Ils conseillent majoritairement de conserver ou d’accumuler le titre. Mardi, toutefois, J.-P. Morgan s’est fendu d’un avis “surpondérer” avec un objectif de cours fixé à 70 euros. Ce qui n’est pas un conseil d’achat pur et dur.