Pas de cataclysme économique aux Etats-Unis ? On oublie la dette et on redémarre...
Les marchés boursiers ont repris un peu de hauteur sur la nouvelle de l’accord intervenu sur le plafond de la dette américaine. Soulagement.
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- Publié le 02-06-2023 à 17h05
- Mis à jour le 02-06-2023 à 18h26
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Les places boursières de référence ont terminé la semaine sur une note légèrement négative, la remontée de vendredi ne suffisant pas à gommer l’effritement constant noté depuis lundi, jour férié aux États-Unis. Pourtant, au terme de ce long week-end ponctué par le “Memorial Day”, les négociateurs républicains et démocrates ont pu annoncer un accord sur le plafond de la dette, ponctuant le mélodrame classique sur le sujet. Un accord validé ensuite par la Chambre et le Sénat. Un mélodrame ? Oui, orchestré médiatiquement par les partisans des deux camps, attisé par la Secrétaire au Trésor, Janet Yellen, elle-même. Et largement commenté par les oiseaux de mauvais augure prédisant au passage la fin du dollar et le cataclysme économique lié au défaut de paiement des États-Unis.
Pause sur les taux en vue
Cet épisode angoissant oublié, les opérateurs ont donc pu revenir aux préoccupations antérieures, à savoir les supputations relatives au comportement des grandes banques centrales en matière de politique monétaire. Montera, montera pas ? Aux États-Unis, on est revenu à une vision un peu anxieuse du risque de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) procéder en juin à une nouvelle hausse des taux de référence.
Certains estiment que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait calquer son attitude sur celle de la Fed.
C’est que les derniers chiffres de l’emploi pour le mois de mai diffusés vendredi ont confirmé la vigueur du marché, avec un nombre de créations de postes plus élevé que prévu, mais un taux de chômage en très légère hausse, passant de 3,5 % à 3,7 %. Une divergence qui pourrait consolider la volonté d’une pause estivale dans le processus de relèvement des taux de la Fed. Certains estiment que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait calquer son attitude sur celle de la Fed. Et au vu de l’évolution des chiffres de l’inflation en zone euro, on commence à imaginer un tel scénario. La stagnation des prix en mai ramènerait en effet le taux d’inflation annuel de 7,0 % à 6,1 %. Pourquoi, dans ces conditions, prendre le risque d’augmenter la pression sur le loyer de l’argent ?
L’immobilier respire
On l’a vu ces derniers mois en effet, certains secteurs ont été malmenés par la rapide remontée des taux d’intérêt. L’immobilier notamment, tiré à la baisse par les financements audacieux de certains promoteurs, a vu ses grands noms connaître des baisses surprenantes. Dont celle de 85 % encaissée par les actions du fonds suédois Samhällsbyggnadsbolaget i Norden AB (”SBB”), suivi de sa remontée suite à l’évocation d’un intérêt du fonds canadien Brookfield, amateur comme le savent les anciens actionnaires de Befimmo. de rachats à bon compte.
La hausse des taux qui a pourtant un effet moins important sur les sociétés immobilières réglementées (SIR) belges a néanmoins eu un effet majeur sur leur valorisation ces derniers mois. Le rebond de SBB leur a permis de souffler cette semaine, ce qui explique la présence de WDP, Aedifica et Cofinimmo en bonne place dans le palmarès de l’indice Bel 20.

Au sein des valeurs belges, et ceci explique la contreperformance relative de l’indice Bel 20 cette semaine, on a encore assisté à quelques reculs marqués liés à des paiements de dividendes importants, comme ceux effectués par Ackermans&van Haaren, Ageas, et D’Ieteren. L’indice Bel 20 étant un indice “cours” qui ne tient pas compte des dividendes (contrairement aux indices “return”), il baisse consécutivement à ces opérations. Avant son beau redressement affiché vendredi, Ageas a notamment reculé plus que ne voulait l’ajustement arithmétique après le détachement de son coupon de 1,50 euro.