Bourse: l'Europe a les yeux rivées sur la Fed, l'Arabie saoudite chamboule le marché du pétrole

Londres a ouvert en hausse de 0,48%, Francfort de 0,17% et Paris de 0,33%, avant de vite rebrousser chemin (-0,13% vers 07H05 GMT). A Bruxelles, le BEL 20 se porte bien, avec une hausse de 0.32% à 3 644.56 points.

Malgré cette hausse, "nous sommes de nouveau confrontés à une bonne dose d'incertitude quant aux perspectives de la Réserve fédérale américaine (Fed) à court terme", expliquent les analystes de la Deutsche Bank. Pour cause, les investisseurs ont été confronté la semaine dernière à des chiffres de l'emploi américain contrastés, relançant le débat quant à une probable nouvelle hausse des taux directeurs de la Fed lors de sa prochaine réunion les 13 et 14 juin.

Dans le détail, Outre-Atlantique selon une publication vendredi, "339.000 nouveaux emplois non-agricoles ont été créés en mai, bien au-dessus des 180.000 prévus par les analystes", a détaillé dans une note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. En parallèle, la croissance des salaires a quant à elle ralenti et le taux de chômage a augmenté (3,7% en mai contre 3,4% le mois précédent).

Ces données sont mitigées pour la Fed qui tente de ralentir une économie américaine qui se montre plus résiliente qu'attendu et "bon nombre des données économiques suggèrent que les hausses de taux jusqu'à présent ont eu peu d'effet", note Michael Hewson de CMC Markets.

Selon la Deutsche Bank, les marchés estiment qu'il y a "environ une chance sur trois d'une hausse des taux la semaine prochaine, mais peut-être que la publication à venir de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) pourrait être le principal élément susceptible de faire pencher ces probabilités en faveur d'une hausse si le rapport est solide".

Un record battu à Tokyo

La Bourse de Tokyo a atteint lundi un nouveau record depuis 33 ans, soutenue par les derniers chiffres de l'emploi américain qui ont renforcé les spéculations quant à une prochaine pause du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). L'indice vedette Nikkei a bondi de 2,2% à 32.217,43 points, un nouveau plus haut en clôture depuis juillet 1990. L'indice élargi Topix a pris 1,7% à 2.219,79 points.

Après avoir déjà décollé de 4% vendredi, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong restait en hausse (+0,7% vers 06H40 GMT).

Ce rapport mitigé sur l'emploi, combiné à la récente résolution de la crise de la dette américaine et à des spéculations sur de nouvelles mesures de soutien de Pékin au secteur immobilier chinois généraient un climat propice à l'appétit pour le risque en Bourse, résumait la National Australia Bank dans une note lundi.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar grimpait à 140,25 yens vers 06H45 GMT contre 139,92 yens vendredi à 21H00 GMT.

La monnaie européenne montait à 150 yens contre 149,82 yens vendredi mais faiblissait légèrement par rapport au billet vert, à raison d'un euro pour 1,0692 dollar contre 1,0708 dollar vendredi à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole était en nette hausse après la décision dimanche de l'Arabie saoudite de procéder à une nouvelle grosse coupe de sa production à partir de juillet pour soutenir les cours. Au total, une réduction d'un million de barils par jour sera appliquée à partir de juillet. En cas de réponses positives de la part des Bourses, cette coupe pourra être prolongée. Le prince saoudien Abdelaziz ben Salmane a estimé que cette annonce allait "ramener la stabilité" sur le marché du pétrole, dont les prix sont en berne.

Vers 06H40 GMT le baril de WTI prenait 1,48% à 72,8 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,41% à 77,2 dollars.

L'Arabie saoudite est l'un des pays fondateurs de l'Opep+. Elle fait partie des treize membres d'organisation, accompagnée par dix pays alliés. À eux seuls, les 23 participants représentent environ 60% de la production mondiale d'or noir.