Avec ses "Physics Project Days", l'UCLouvain veut attirer plus de femmes dans le domaine des sciences

Cette semaine, l'UCLouvain organise les "Physics Project Days". Le but : attirer de futures étudiantes scientifiques dans ce domaine majoritairement masculin.

Caroline Vandenabeele
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©Shutterstock

Du mercredi 6 au samedi 9 septembre, 50 futures étudiantes, âgées de 16 à 18 ans, prendront part à ce stage immersif avec l'objectif de "casser les biais de genre" et "participer à une prise de conscience de la légitimité des jeunes femmes à entreprendre des études scientifiques". Au menu: expériences de physique, rencontres avec des doctorantes et chercheuses et autres activités de renforcement de la cohésion sociale.

Le concept, originaire d'Allemagne, entend bien contrer les biais de genre à l'inscription dans les filières scientifiques. Selon une étude publiée par le Forem en novembre 2020, plusieurs facteurs discriminants entraveraient en effet l'accès des jeunes femmes à ce secteur d'études. C'est notamment le cas d'attitudes décourageantes de la part des enseignants, de la famille ou des conseillers en orientation, de la sous-estimation de leurs performances, ou encore de l'absence de modèles professionnels dans l’entourage familial.

Seulement 22% de femmes

Bien qu'elles constituent la majorité des étudiants de l'enseignement supérieur (58 % du non universitaire et 53 % du supérieur universitaire), les femmes sont sous-représentées dans le domaine des Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STEM). En 2015, seuls 22% des étudiants en STEM belges étaient des femmes. Avec de tels chiffres, la Belgique se place donc bien en-deçà de la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ses 30%.

Dans le domaine des sciences, les femmes ne sont pas suffisamment nombreuses aux postes de direction

"On ne donne pas la chance aux filles de pouvoir s'intéresser à ce genre de domaines"

Ioana Dimitrova est étudiante en première année de master en sciences spatiales à l'ULiège. Elle fait partie de la vingtaine de pour cent d'étudiantes en STEM. Selon elle, le faible nombre de futures scientifiques ne s'explique pas par une moindre capacité par rapport à leurs homologues masculins, mais plutôt par un manque de représentation dans le milieu. "On ne parle que très peu des grandes scientifiques, donc les jeunes filles sont moins encouragées." Ioana estime également que ce désintérêt soulève une problématique plus profonde : "on ne donne pas la chance aux filles de pouvoir s'intéresser à ce genre de domaines." Pour l'étudiante, la solution se trouverait donc tant dans l'éducation donnée par les parents que les enseignants. "Il faudrait par exemple modifier les livres d'Histoire pour remettre en avant la contribution des femmes à la science."

Si ce concept ne suffira pas à lui seul à éliminer le biais de genre, il a déjà fait ses preuves en Allemagne, où plus de 100 étudiantes participent chaque année à des stages similaires aux universités de Hambourg et Kiel.

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