Plongée dans la vie étudiante en Flandre: quelles différences avec la Wallonie?

Un étudiant de Louvain-la-Neuve, parti en Erasmus à Leuven, nous livre son témoignage.

Contribution externe
Flandre flamand lion drapeau communautaire régional
Le drapeau de la Flandre, avec le lion noir et ses griffes rouges. ©JEAN LUC FLEMAL

Une contribution de Martin Michel, membre de l'Etincelle, un kot-à-projet néo-louvaniste centré sur le journalisme dont La Libre Etudiant est partenaire.

La Flandre nous apparaît parfois comme un "pays" lointain, cependant, de Louvain-la-Neuve à Louvain, il n’y a que trente kilomètres, c’est-à-dire sans doute moins qu’entre les deux universités et le domicile de beaucoup leurs étudiants respectifs. Pourtant, que connaissons-nous de la vie estudiantine dans la région d’à côté ?

Waar zit jij op kot ?

Signe qu’étudiant et student partagent plus que l’étymologie et un système d’enseignement universitaire identique, le mot kot se fait entendre des deux côtés de la frontière pour désigner ce logement souvent partagé, un peu spartiate, et mal rangé où traîne toujours quelque part une bouteille de bière, qu’elle ait été achetée au Spar de la rue Charlemagne ou au Colruyt de la Lombardenstraat. D’un Louvain à l’autre, les semaines se ressemblent assez fort finalement : même type d’enseignement, même type d’activités extrascolaires, culturelles, sportives ou nocturnes. Louvain a même ses propres 24h, qui ont lieu à la même date, avec concerts et stands en tous genres ! Mais il s’agit d’une course à pied où s’affrontent les équipes des différents cercles. Toutefois, certains aspects ne laissent pas de surprendre celui qui traverse la frontière sans savoir ce qu’il va découvrir.

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Iedereen op zijn fiets

Si l’on n’est guère surpris de voir de nombreux vélos, on le sera plus en revanche d’en voir estampillés KU Leuven. En effet, l’université possède son propre système de location de vélos pour ceux qui n’en ont pas sur place. Il y a aussi divers endroits où l’étudiant, rarement équipé de matériel, peut faire réparer ce qui doit l’être. Néanmoins, les Flamands subissent autant que les Wallons les vols. Exit donc le vélo de course dernier cri de la balade du dimanche le long des canaux, vous ne trouverez à Louvain que de vieilles bécanes à trois vitesses d’un autre âge, histoire de décourager les voleurs. Exit aussi le cliché de l’ordre germanique, du moins pour la circulation. Dans cette ville bondée le jour, où se croisent voitures, piétons et cyclistes dans une douce anarchie, vous verrez beaucoup de panneaux interdisant le stationnement de vélos.

Studentenkringen

La vie associative est assez développée en Flandre, mais avec quelques différences. Si Louvain compte des cercles facultaires et des régionales aussi, il y en a par contre beaucoup plus. Les Flamands aiment leurs particularismes et chaque étude, chaque ville, pour ainsi dire, possède son voire ses propres groupes folkloriques estudiantins. Le baptême au sein de ces organisations est également beaucoup plus fréquent que côté francophone, mais il ne comprend pas nécessairement d’épreuves difficiles et longues, ce qui le rend évidemment plus populaire.

De plus, outre ce type de cercles que nous connaissons aussi, Louvain compte une flopée de cercles à thèmes tels que le chant, l’art, la politique (chaque parti ayant sa chapelle), le plus surprenant étant encore le cercle Wieslandia, dédié au whist, jeu de cartes national s’il en est. Là où la création de groupements étudiants autour d’une thématique s’est fort développée à Louvain-la-Neuve dans le cadre des kots-à-projet, sans doute poussée après la scission de l’université par l’esprit de Mai 68 et du rejet des traditions, ce processus s’est plutôt produit à Louvain au sein de la forme déjà bien ancrée des cercles folkloriques. Cependant, l’université essaye peu à peu d’encourager la création de kots-à-projet par des subventions.

Pourquoi rejoindre un KAP quand on est étudiant ?

Enfin, malgré ces différences, les préoccupations restent parfois étrangement similaires. Ainsi voit-on dans un numéro récent de Veto, une revue étudiante, se côtoyer des articles sur l’augmentation du prix de la bière dans les fakbars (bars de faculté) ou sur des chants folkloriques suscitant la polémique.

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