”Lors de mon Erasmus au Japon, j’ai continué à écrire mon mémoire en plein tremblement de terre”

Elizabeth est partie six mois au Japon, où elle a tissé de solides liens avec les locaux. Elle a tellement apprécié son expérience qu’elle repart en vacances là-bas uniquement pour retrouver ses amis sur place.

Elizabeth nous raconte des anecdotes de son Erasmus au Japon.
Elizabeth nous raconte des anecdotes de son Erasmus au Japon. ©Elizabeth

Dans notre nouvelle série hebdomadaire “Mon Erasmus”, des étudiants nous racontent comment ils ont vécu leur Erasmus, leurs réussites mais aussi leurs difficultés.

Elizabeth, 24 ans, ex-étudiante à la Louvain School of Management est partie en Erasmus au Japon en 2022. “Normalement, j’aurais dû partir un an plus tôt, mais avec la pandémie, tout était fermé.” La jeune femme a donc attendu un an pour pouvoir aller dans le pays de son choix. “Je voulais un pays hors Europe et le Japon sortait des sentiers battus. J’ai fait ce choix sans rien connaître de ce pays. J’ai finalement appris fin mars que le pays rouvrait pour la rentrée d’avril. Quand je suis arrivée, j’étais l’une des seules étrangères car le pays avait rouvert pour les étudiants mais pas pour les touristes, ça m’a directement plongée dans la vie avec les locaux.”

Dans sa résidence étudiante, fournie par la Sophia University (ndlr : la plus vieille université du Japon), Elizabeth était entourée de seulement deux étudiantes étrangères et une trentaine de Japonaises. “Comme elles n’arrivaient pas à prononcer mon prénom, elles m’ont appelé Eli-chan. 'Chan' est le suffixe qu’on donne aux filles dont on est proches. Par la suite, je n’ai cessé de me présenter comme “Eli-chan” aux nouvelles personnes que j’ai rencontrées, ce qui a beaucoup plu.”

Elizabeth a tellement adoré son Erasmus qu’elle repart au Japon mi-juillet afin de retrouver toutes les personnes rencontrées sur place.

Qu’est-ce qui l’a marqué au Japon ?

”Ils ont une grande culture de la politesse et du respect. J’ai d’ailleurs fait beaucoup d’erreurs en arrivant. Les locaux ont dû m’expliquer comment ça se passait”, explique l’ancienne étudiante, qui souligne qu’il faut généralement retirer ses chaussures quand on arrive quelque part (sauf à l’université ou dans les supermarchés). “Quand on retire ses chaussures, on enfile des pantoufles. Et il y a des pantoufles différentes pour chaque pièce. Les salutations aussi ont beaucoup plus d’importance que chez nous. Là-bas, il faut légèrement se pencher en arrivant pour saluer les personnes que l’on croise.”

Elizabeth a également pu expérimenter la ponctualité des trains. “Les trains sont systématiquement à l’heure, et les Japonais s’excusent quand il y a deux minutes de retard. Ce n’est d’ailleurs arrivé que deux fois sur les six mois où j’étais là-bas. Par contre, l’heure de pointe, c’est l’enfer. Les transports sont bondés. On n’a même plus la place pour respirer.”

Elizabeth lors de son Erasmus au Japon.
Elizabeth lors de son Erasmus au Japon. ©Elizabeth

Quelles anecdotes lors de son Erasmus au Japon ?

”Cela peut paraître délirant pour nous mais, là-bas, les tremblements de terre, c’est normal. J’ai vécu mon premier tremblement de terre trois-quatre jours après mon arrivée. J’ai senti un mouvement de houle, un peu semblable à un bateau. Les bâtiments sont adaptés donc rien ne tombe. Ils conseillent toutefois de débrancher les prises et de ne pas mettre de cadre au-dessus de son lit au cas où il se décrocherait. À un moment, il y avait des tremblements de terre toutes les semaines. C’est fou comme on s’habitue vite. À la fin, j’arrivais à bosser sur mon ordi pendant un tremblement de terre. Je me souviens d’une fois où je me suis cachée sous une table et j’ai continué à bosser sur mon mémoire. Je me suis dit : 'Il faut que je termine ce chapitre'.”

Elizabeth est partie au Japon sans connaître la langue, elle avait juste acheté un livre qu’elle a étudié deux semaines avant son départ. “J’utilisais une appli de traduction instantanée quand je faisais mes achats mais, parfois, l’appli ne le détectait pas. Il m’est arrivé d’acheter du vinaigre de pomme en pensant que c’était du jus de pomme. J’ai également acheté des œufs durs plutôt que des œufs crus, je ne savais même pas que ça existait. Et je ne vous parle même pas de la lessive…”

Elizabeth lors de son Erasmus au Japon.
Elizabeth lors de son Erasmus au Japon. ©Elizabeth

Quels conseils pour un Erasmus au Japon ?

”Je conseillerais aux étudiantes et étudiants qui partent au Japon de se familiariser avec la langue et la culture. Les francophones ont généralement des facilités pour la prononciation car tous les sons existent déjà en français. Personnellement, après six mois, j’arrive à le parler un peu, mais je ne sais toujours pas le lire.”

”Au Japon, en tant que francophone, il est tentant de ne se lier qu’avec les étudiants français. N’hésitez pas à vous diriger vers les étudiants japonais, qui seront ravis de partager leur culture et de pratiquer l’anglais avec vous. Je conseille aussi de choisir une résidence où les étudiants japonais habitent, car c’est plus facile pour lier des liens avec les locaux par rapport aux résidences internationales où l’on se lie plutôt d’amitié avec les étudiants parlant la même langue que nous.”


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