Roland Garros, le meilleur prétexte pour éviter d'étudier pendant le blocus?

Qui dit fin mai et début juin, dit toujours « étudier ». Le retour du blocus nous chante sa ritournelle : travail, concentration, syllabi, synthèses, isolement ou bibliothèque.

Contribution externe
Roland Garros, le meilleur prétexte pour éviter d'étudier pendant le blocus?
©afp

Une contribution de Martin Michel, membre de l'Etincelle, un kot-à-projet néo-louvaniste centré sur le journalisme dont La Libre Etudiant est partenaire.

Chaque étudiant se plonge dans un mode de vie alternatif le temps de quelques semaines, loin des bronzettes sur le gazon et des fumerolles du barbecue sous le soleil chaud d’un printemps déjà bien avancé. Mais, qui dit blocus, dit aussi Roland Garros. Loin de cette foule déchaînée d’étudiants stressés aux mille et une astuces, un certain nombre gaspille chaque année sciemment son temps d’étude à regarder la célèbre compétition de tennis. Tous, pourtant, ne sont pas fans de ce sport, tant s’en faut.

Comment comprendre alors ces étudiants du dernier rang, soudainement devenus des assidus des courts ?

"J'aime bien regarder un match pendant ma pause"

« Je ne regarde pas vraiment le tennis en temps normal », témoigne Alexis, « mais j’avoue qu’en blocus c’est toujours assez sympa de voir un peu les matches. En fait, c’est pratique, parce qu’en blocus, on n’a pas nécessairement envie d’aller loin pour faire des pauses ; il y a des matches quasi toute la journée, alors quand je m’arrête d’étudier, je tombe facilement sur un match. Parfois, c’est stimulant aussi. Comme ça peut durer assez longtemps, je me dis qu’après x pages étudiées, je peux revenir voir la suite. »

Toutefois, tous n’ont pas la même vision de la pratique, comme le dit Nicolas : « J’aime encore bien regarder un match pendant ma pause, mais je suis souvent absorbé par la compétition. Ou en tout cas, avoue-t-il, ça me permet d’éviter un peu d’étudier et de rester dans le déni », termine-t-il, d’un air mi-gêné, mi-entendu.

"Je n'ai pas de scrupule à regarder les matches"

Heureusement, certains peuvent se le permettre, comme Amandine : « J’ai toujours été fan de tennis – j’en fais moi-même depuis longtemps – et comme je n’ai pratiquement pas d’examens en session dans mon master, je n’ai clairement aucun scrupule à profiter de l’occasion, pendant que mes co-kotteurs triment dans leurs synthèses », déclare-t-elle d'un ton espiègle.

Enfin, c’est aussi parfois une manière d’organiser son temps de façon plus optimale. « J’ai une session normale, des examens », raconte Arthur, « mais je dois rarement étudier plus de cinq ou six heures par jour, parfois moins. Alors, me dire que vers 15h j’irai regarder Roland Garros, ça me permet de me forcer à être efficace et de ne pas étaler mon effort de manière inutile pendant toute la journée. »

Finalement, regarder Roland Garros n’est pas tant une manière de se détendre que d’accepter qu’on est détendu face au blocus (parfois trop). Mais bon, si l’étudiant bisse, il pourra toujours se consoler en se disant qu’il pourra regarder les matches l’années d’après.

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