Des étudiants de l'UCLouvain font un sit-in pour s’opposer à la venue de TotalEnergies à Louvain-la-Neuve
Comme les étudiants de Grandes Ecoles françaises avant eux, ces jeunes ont tenu à manifester contre la présence d’une entreprise qu’ils jugent “prédatrice sur le plan écologique et social”.
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Publié le 02-03-2023 à 14h09 - Mis à jour le 02-03-2023 à 16h10
Une dizaine d’étudiantes et étudiants se sont réunis ce jeudi vers 14h au parking Sainte-Barbe afin de s’opposer à la venue de TotalEnergies à Louvain-la-Neuve, lors d'un forum de recrutement organisé par le Contact Cercle Industriel Industries (CCII). Depuis des années, cette ASBL met en relation les entreprises et les étudiants ingénieurs civils, ingénieurs architectes, bio-ingénieurs, ingénieurs de gestion et sciences informatiques. En tout, plus d'une centaine d'entreprises avaient fait le déplacement toute cette semaine.
”Par cette action pacifique, les étudiants, issus de différentes facultés de l’UCLouvain, souhaitent montrer qu’ils ne travailleront pas pour des entreprises qui placent leurs profits avant les gens et le vivant”, expliquent-ils.

La dizaine de participants au sit-in, qui a duré une vingtaine de minutes, fait partie d'un nouveau collectif apolitique regroupant une quinzaine de jeunes engagés. Via des actions de désobéissance civile non violentes, ils souhaitent lutter pour plus de justice climatique et sociale. Comme les étudiants de Grandes Ecoles françaises avant eux, ils ont donc tenu à s’opposer à la présence de l’entreprise française qu’ils jugent “prédatrice” sur ces deux plans.
Une opposition à TotalEnergies…
”Les factures d’énergie de nombreux citoyens ont littéralement explosé ces derniers mois à la suite de la guerre en Ukraine, mais l’industrie des énergies fossiles réalise des bénéfices records”, pointe Valentine Hendrix, également engagée dans le mouvement “Youth For Climate”. “TotalEnergies, par exemple, a annoncé, il y a un peu moins d’un mois, avoir réalisé le bénéfice le plus important de son histoire : 19,1 milliards d’euros pour l’année 2022.”
Mais, pour les étudiants présents, ce n’est pas le seul problème. “TotalEnergies investit toujours massivement dans les combustibles fossiles. Ceux-ci représentent encore 91 % de l’activité de l’entreprise et 75 % de ses investissements”, indique Louis Droussin, par ailleurs porte-parole de Code rouge, mouvement de désobéissance civile qui avait bloqué le site de TotalEnergies à Feluy et Wandre.
Les étudiants dénoncent également le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline) de TotalEnergies, qui prévoit de déployer un (immense) pipeline chauffé en Ouganda et en Tanzanie.
… pas au forum de recrutement
Si les étudiants ont donc organisé ce sit-in contre la venue de TotalEnergies, ils précisent ne pas remettre en cause l’organisation de ce forum de recrutement. “Aider les étudiants dans leurs démarches visant à trouver un premier emploi est salutaire”, disent-ils. “Mais nous posons juste la question : en 2023, en pleine crise climatique et sociale, est-il encore acceptable d’inviter sur un campus universitaire des entreprises comme TotalEnergies ?”
Selon les étudiants, l’UCLouvain, qui est partenaire du Contact Cercle Industriel Industries (CCII), a également son rôle à jouer. “Nous aimerions qu’à l’avenir l’université interdise à l'avenir la venue d’entreprises polluantes comme TotalEnergies lors de ces journées de recrutement.”
À la fin du sit-in, les organisateurs de la journée de recrutement n'ont pas souhaité réagir à cette action. L'UCLouvain, elle, a fait savoir que "l'université a prêté les locaux pour l'organisation de l'événement mais n'a aucune implication supplémentaire dans ce forum de recrutement". L'institution rappelle en outre qu'elle n'a aucun lien avec Total.
