"À la fin de mes examens à l’ULB, j’ai été enfermé dans une petite pièce par deux molosses armés"
Dans cette série série, La Libre Etudiant s'intéresse aux souvenirs qui ont marqué vos études. Qu'ils soient drôles, tristes ou riches en enseignements, ils sont suffisamment importants pour que vous vous en rappeliez encore aujourd'hui !
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Publié le 12-02-2023 à 12h06 - Mis à jour le 12-02-2023 à 12h08
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Le témoignage de Nathan*, 32 ans, ancien étudiant à l'ULB.
L’un des souvenirs marquants de mes cinq années d’université n’est pas forcément celui dont je suis le plus fier, mais il est suffisamment insolite pour être raconté. Il se déroule le jour de la fin de ma session de juin, en première année de bachelier. Il y a de cela quasiment quinze ans.
Je me rappelle avoir terminé mon dernier examen, avoir un peu discuté avec d’autres étudiants sur le campus du Solbosch, à l’ULB, avant de rejoindre des copains au Bois de Cambre. Les bouteilles sont déjà bien entamées lorsque je retrouve le petit groupe posé sur l’herbe, sous un beau soleil. En me présentant une bouteille en plastique contenant un breuvage indéterminé, l’un de mes camarades me lance : "Il va falloir rattraper ton retard". Il me propose une partie de pierre-papier-ciseaux et m’annonce : "À chaque fois que l’un de nous perd, il boit". Ce que j’ignore, c’est que mon adversaire est un fin stratège de la discipline et qu’il maîtrise l’anticipation des coups. J’abandonne donc vite le duel. Mais la courte nuit que j’ai passée et la décompression en cette fin d’année académique ont raison de moi : les effluves d’alcool me montent rapidement à la tête.
"Je suis réveillé par deux policiers"
À partir de ce moment-ci, mes souvenirs sont vaporeux. C’est plutôt une succession de flash-back. Je me rappelle être pris d’un besoin pressant, chercher assez longuement un coin tranquille. Puis, soudain, pour une raison que je ne peux toujours pas expliquer aujourd’hui, je me mets à escalader une large et haute grille ceinturant un jardin. Je tombe lourdement de l’autre côté. Deux molosses en armes déboulent dans la cour. Je les imagine accompagnés de chiens particulièrement excités au bout de la laisse, mais ce détail n’est peut-être que pure fabulation. Ce qui est sûr : je ne suis pas en état de comprendre ce qu’il se passe autour de moi. J’ignore où je suis mais j’ai tout de même conscience d’avoir dérapé… Les deux gars, pas particulièrement joviaux, m’enferment dans une pièce. Que leur ai-je raconté ? Impossible de m’en rappeler !
Dans mon souvenir suivant, je suis réveillé par deux policiers qui m’emmènent au poste pour prendre ma déposition. Tentant vaille que vaille d’articuler, je leur explique avoir trop bu, ne pas comprendre ce qui m’a pris et regretter mon comportement. Mes interlocuteurs se montrent cléments tout en me sermonnant avant de me laisser partir : “Estimez-vous heureux, vous vous en sortez bien. Vous venez de pénétrer illégalement dans l’ambassade d’un pays où la vie humaine a moins d’importance que chez nous…”.
* prénom d'emprunt
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