Le 8 mars, une journée de lutte, de revendications sur le campus de Louvain-la-Neuve
Répondant à l’appel du Collectif 8 Mars, ils étaient des centaines ce mercredi à chanter leurs revendications à LLN , à l’occasion de la Journée de lutte des droits des femmes.
Publié le 09-03-2023 à 10h18 - Mis à jour le 09-03-2023 à 10h29
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À l’occasion du 8 mars, Journée internationale pour les droits des femmes, des centaines de femmes et d’hommes se sont réunies ce mercredi pour parcourir les rues de la cité universitaire afin de faire entendre leurs revendications.
Sur la Grand-Place de Louvain-la-Neuve, un village associatif s’est dessiné en début de matinée. Quelques tentes sont installées, bordées de drapeaux aux slogans féministes. Malgré le froid, la neige et la pluie, les bénévoles étaient présents, comme le confie une étudiante: "Je ne sais pas combien de personnes sont passées mais certainement une centaine. Alors oui, il ne fait vraiment pas beau, mais c’est important de montrer qu’on soutient la cause des femmes en 2023. D’ailleurs tout le monde devrait la soutenir."
Tous sont réunis dans un seul but: l’égalité des sexes. Dire stop aux inégalités économiques, ainsi qu’aux violences sexistes et sexuelles auxquelles font encore face les femmes en 2023.
Les revendications
À l’origine de ce rassemblement, le Collectif 8 Mars. Il avait lancé le 7 février dernier un appel à la grève nationale des étudiants et des travailleurs. L’objectif de cette grève était de montrer que par un arrêt du travail salarié, des cours et des tâches domestiques, les gens se rendent compte que lorsque les femmes s’arrêtent de travailler, le monde s’arrête de tourner.
Si la ville étudiante a été choisie pour accueillir les associations, c’est à cause des nouveaux cas d’agressions sexuelles et de viols qui ont lieu chaque mois, sur les campus universitaires.
L’UCLouvain se dit consciente de ce problème et tente d’y faire face au moyen des différents dispositifs parmi lesquels sa cellule Together et un "Plan Respect" visant à faciliter le témoignage d’une victime après une agression sur le campus.
Malgré cela, "les étudiantes ne sont pas convaincues, affirme Cloë Machuelle, présidente du Comac, le mouvement étudiant du PTB. On voit sur notre campus que les agressions continuent mais que l’UCLouvain ne fait rien de concret et se contente de faire beaucoup de bla-bla."
Ugo Petropoulos, attaché de presse de l’UCLouvain, reconnaît qu’ "il est difficile de dire si ces dispositifs sont suffisants. C’est la raison pour laquelle une évaluation externe a lieu en ce moment, réalisée par une commission présidée par Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme, afin de déterminer si l’Université doit adapter ses dispositifs ou non."
"Nous sommes fortes, nous sommes fières, féministes, radicales et en colères"
En matinée, plusieurs associations ont fait de la sensibilisation auprès de la population. On trouvait notamment Bruzelle, une ASBL bruxelloise qui entend briser les tabous sur les règles et attirer l’attention sur la précarité menstruelle.
Si la journée s’est passée dans la bonne humeur et avec de la musique, Blanche Garcia, coordinatrice de l’événement, tient tout de même à rappeler que "le 8 mars, ce n’est pas une journée de fête, c’est une journée de lutte, de revendications. C’est vraiment pour ça qu’on est là aujourd’hui".
Vers 12 h 30, le parlophone est enclenché. Les voix des organisatrices mêlées à celles des manifestants résonnaient à coup de slogans chantés tels que "Nous sommes fortes, nous sommes fières, féministes, radicales et en colères".
Si les organisatrices ne savaient pas encore estimer l’impact qu’elles auront pu avoir sur les gens, elles s’estimaient toutefois heureuses d’avoir réussi à informer un maximum de passants, sur l’importance de cette journée.
En fin d’après-midi, une partie du cortège a pris la route de Bruxelles afin de rejoindre la marche nationale qui y était organisée.