Théau, 21 ans, imagine un porte-clés anti-agression: "On parle souvent de ce sujet entre étudiants"
À 21 ans, Théau Lepouttre développe un porte-clés anti-agression, basé sur un malheureux constat: le sentiment d’insécurité qui ne cesse de croître…
Publié le 17-04-2023 à 08h17
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Du haut de sa vingtaine, Théau Lepouttre a de la suite dans les idées et de l’énergie à revendre. "Depuis plusieurs années, je voulais me lancer dans un projet auto-entrepreunarial." Restait à trouver l’idée qui servirait de déclencheur.
Elle est arrivée d’un constat implacable: " l’insécurité, on en parle depuis des années sans être les témoins d’une réelle avancée. C’est un sujet qui revient souvent sur le tapis lors de discussions entre étudiants (le Mouscronnois suit actuellement un Master en ingénierie civile à Louvain). Et s’il anime nos discussions parce qu’il est réel. "
Théau avoue qu’il n’a "jamais été confronté directement", comme victime ou témoin, à une agression. "Mes amis proches non plus. Mais on connaît tous quelqu’un qui a malheureusement été agressé. Lors d’un job étudiant chez Vandeputte, je faisais 7 ou 8 heures d’un travail à la chaîne. C’était monotone, mais ça me permettait de réfléchir, de me projeter sur une idée."
Une solution plus fonctionnelle
Idée qui a germé il y a quelques mois: un porte-clés anti-agression. "Je voulais développer un objet connecté. Des solutions existent déjà sur des applications. Mais pour les utiliser, cela signifie sortir le téléphone de sa poche ou de son sac, le déverrouiller et aller sur l’application pour lancer l’alerte."
Le Mouscronnois choisit l’option du porte-clés, objet banal du quotidien mais très utilisé par essence, pour développer son système anti-agression. "Même si le porte-clés est dans une poche, il suffit d’appuyer sur un bouton pour que le dispositif se mette en route. "
Un message instantané
Comment fonctionne-t-il ? D’abord, il faut installer l’implication Get Help, que Théau a développée en parallèle à son cursus scolaire. "Il suffit de la lancer et de la maintenir en veille pour que le porte-clés se connecte au téléphone, par Bluetooth. Même avec l’écran verrouillé, l’application continue de fonctionner. On utilise une technologie Bluetooth low-energie pour utiliser moins de batterie ", précise le Mouscronnois. La technique qui consiste à faire semblant d’appeler quelqu’un fonctionne encore. Mais avec Get Help, l’étudiant hurlu propose simplement une alternative, voire deux. "Une pression longue sur le bouton et l’application simule d’elle-même un coup de fil, avec l’écran d’appel et tous les indices qui laissent réellement penser à un coup de fil. Une simple pression et c’est le dispositif normal qui se déclenche. "
Instantanément, l’application envoie un message aux proches repris dans la liste des contacts urgents avec une localisation et un texte programmé: "Je suis potentiellement en danger, appelle-moi. Si je ne réponds pas, appelle la police." En quelques secondes, l’information fait son chemin et permet d’agir efficacement. Pas d’empêcher systématiquement une agression, mais de servir de rempart et de rassurer l’utilisateur dans une situation de grande vulnérabilité.
Trois questions pratiques au créateur du dispositif
Quel prix pour ce système ?
Celui du prototype écoulé à une vingtaine d’exemplaires coûtait 25 euros. Aujourd’hui, le prix du porte-clés s’élève à 50 euros. Du simple au double, mais ça peut s’expliquer par plusieurs améliorations, à commencer par l’autonomie du système. Avant, le porte-clés s’éteignait lorsqu’il était déchargé, ce qui limitait son usage. Aujourd’hui, il fonctionne avec une pile et peut sans doute tenir près de deux ans. Ensuite, il suffit de remplacer la pile.
Comment se le procurer ?
Depuis quelques jours, j’ai lancé une campagne de financement participatif pour lancer la production (à retrouver sur la page Facebook Get Help). En passant une commande ces prochains jours, l’utilisateur reçoit le bracelet avant l’été.
Quels sont les retours des premiers utilisateurs ?
Ils pensaient acquérir un gadget, mais ils m’ont dit se sentir plus en sécurité dans l’espace public désormais. Parfois, la peur paralyse et empêche d’agir efficacement. Avec une brève pression sur un bouton, on facilite nos chances d’avertir un proch